Toile rentoilée de 73 cm par 58.
Superbe cadre d’époque de 94 cm par 78.
Marie Anne de Bourbon (1666-1739)
Elle est nommée Mademoiselle de Blois (première du nom) puis duchesse de la Vallières en 1675 jusqu’à son mariage en 1680 qui la fit princesse de Conti (C'est le premier mariage entre un prince de sang et un enfant naturel du roi)
Fille naturelle de Louis XIV et de Louise de La Vallière, légitimée par lettres-patentes dès le mois de mai 1667. En 1674, elle est présentée à la cour qui loue déjà sa grâce et sa beauté. Monsieur de la Fontaine et Madame de Sévigné s'en firent l'écho.
La princesse sera la fille préférée du roi. Toute sa vie, elle sera également très proche de sa mère qu'elle visitera fréquemment en son couvent et de son frère le comte de Vermandois, disgracié par le roi.
Ce magnifique portrait est attribué à François de Troy vers 1680. La princesse est vêtue d’une robe de soie blanche brodée de fil d’or dans un motif en croisillons que réhaussent de nombreuses pierres précieuses. Sur ses épaules, un manteau de velours bleu, lui-même richement brodé et bordé de fourrure.
Notre tableau a été repris de nombreuses fois avec …plus ou moins de bonheur.
François de Troy (1645 ; 1730)
Fils cadet et élève d'Antoine de Troy, il vient fort jeune à Paris où il devient l'élève de Claude Lefebvre et de Claude Loir. Il épousera la sœur de ce dernier quelques années plus tard.
Il fait son entrée à l’Académie Royale en 1674, il y devient professeur en 1693 et directeur en 1708.
Il se fait très vite une très bonne réputation comme peintre de portraits. Louis XIV l'envoie à la cour de Munich faire le portait de la princesse Marie Christine de Bavière. Il peint un grand nombre de personnages célèbres. Il est très apprécié notamment de Madame de Montespan et de Madame de Maintenon.
On trouve des éléments sur la biographie de François de Troy dans le manuscrit de Joseph Malliot (1736-1811)
« François de Troy naquit à Toulouse l'an 1645. Jean de Troy, son père, était peintre de l'Hôtel de ville et lui donna les premières leçons de son art. Il avait reçu de la nature les talents qui font le grand peintre. Il fit le voyage de Paris dans sa première jeunesse. Il étudia d'abord sous Nicolas Loir et quelque temps après (en 1662) sous Claude Lefevre fameux peintre de portrait. C'est ce qui, joint à son peu de fortune et à des succès brillants, le détermina pour ce genre dans lequel il ne tarda pas à exceller.
Son génie était vaste, fécond et tel qu'il faut à un peintre d'histoire. Quelques ouvrages que l'on voit de lui en sont la preuve. C'est en qualité de peintre d'histoire qu'il fut en 1694 reçu à l'Académie royale où il passa dans la suite par toutes les charges. Son morceau de réception représente Mercure endormant Argus.
Dandre Bardon rapporte que l'on disait de François de Troy qu'il rassemblait en lui les talents de plusieurs peintres célèbres, qu'il peignait les yeux comme le Guide, les nez comme Van Dyck et les bouches comme le Corrège.
Digne élève de Lefèvre, ses ouvrages, pleins d'intelligence et de finesse, charmaient par le coloris. Il mérita et reçut les plus grands éloges pour les portraits de femmes. Sans en altérer les traits, il avait l'art d'y ajouter des grâces et de la noblesse. Choisi par Louis XIV pour faire le portrait de la Dauphine il partit pour la Bavière et fit voir combien il méritait la préférence dont le roi l'avait honoré. Sa réputation alors fut à son comble. Les grands de la cour voulurent occuper son pinceau. Il mourut en 1730, âgé de 85 ans. Il s'était marié en 1669. Il laissa un fils digne héritier de ses talents.
On voit beaucoup de portraits faits par François de Troy. Ils sont bien historiés. Le sien, qui est dans la galerie du duc de Florence, ne laisse rien à désirer pour la vérité, pour l'effet des carnations, des étoffes, des accessoires et pour tous ensemble. Les curieux estiment et recherchent ses dessins, qui pour le beau fini ne cèdent pas même à ceux de Van Dyck. (Folio 507-510) «
Dans les années 1670, il se lie d'amitié avec Roger de Piles qui l'initie à la peinture hollandaise et flamande. Le succès en tant que portraitiste de Claude Lefevre le pousse à devenir portraitiste lui-même.
Il a été envoyé à Paris à l'âge de 17 ans. Il est agréé par l’Académie Royale de peinture et de Sculpture au cours de la séance du 4 avril 1671 qui lui commande deux tableaux représentant Messieurs de Metz et Pérot. Il est reçu comme peintre d'histoire le 6 octobre 1674 à l'Académie royale de peinture et de sculpture, avec un morceau de réception intitulé Mercure coupant la tête d'Argus. En 1692, il est adjoint-professeur de l'Académie, de la classe des professeurs, en 1697. En novembre 1696, il a été interdit pendant un mois de l'Académie à la suite d'une contestation sur le dessin d'un œil. Le 28 novembre 1699, il a présenté à l'Académie le portrait de Jules Hardouin Mansart. En janvier 1705, il passe de la classe des professeurs à la classe des conseillers-professeurs de l'Académie. Le 7 juillet 1708, il est nommé directeur de l'Académie et le reste jusqu'au 4 juillet 1711. L'Académie a alors décider de le placer dans la classe des anciens directeurs qu'elle a créée pour l'honorer.
En 1679, il est chargé de peindre le portrait de l'ambassadeur de Suède et, en 1680, celui de Anne Marie De Bavière peu après son mariage avec Louis de France. Parmi ses clients se trouvaient Madame de Montespan, son fils Louis auguste de Bourbon et son épouse.
Grâce à ces commandes, François de Troy a pu travailler sans interruption après de la noblesse de cour pendant près de cinquante ans. On l'admirait pour sa capacité à dépeindre la noblesse et ses préoccupations pour les bonnes manières et la mode. Peut-être plus important encore, on disait que sa peinture avait la capacité de rendre toute femme belle.
Dans les années 1690, François de Troy devient le peintre principal de la cour du roi Jacques II en exil à Saint Germain en Laye, où il est le maître du peintre Alexis Simon Belle.
Entre 1698 et 1701, période de paix entre la France et la Grande-Bretagne, les Jacobites (partisans de Jacques II) pouvaient traverser la Manche avec des portraits de James Francis Edward Stuart et de sa sœur la princesse Louise Marie Thérèse Stuart. François de Troy était alors le seul peintre de la cour de Jacques II et avait besoin de l'aide de Belle, son meilleure élève, pour réaliser les nombreux portraits qui lui avaient été commandés
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