(placage d'acajou sur bati de chêne).
Claude Charles Saunier
1735 - 1807
Maitre le 31.07.1752
Fils et petit-fils d'ébénistes, il travaille avec son père, Jean-Charles Saunier, dans l'atelier familial de la rue du Faubourg-Saint-Antoine.
C'est seulement au moment où il lui succède, en 1765, qu'il fait enregistré ses lettres de maîtrise.
Cette circonstance déterminera la tournure de son oeuvre. Lorsqu'il avait reçu la maîtrise, dès l'âge de 17 ans, les formes galbées et les décors rocailles étaient à l'honneur, et c'est à la fabrication de meubles de cette nature qu'il participe dans l'atelier de son père. Lorsqu'il en prend la direction 13 ans plus tard, le goût a considérablement évolué en faveur d'un style plus sobre inspiré de l'Antiquité.
En dehors de quelques ouvrages Louis XV de très bonne qualité mais sans grande originalité par rapport à ses confrères, sa production appartient essentiellement aux styles Transition et Louis XVI. Dans chacune des ses catégories, il va créér des types de meubles très caractéristiques que l'on peut reconnaître même sans estampille.
On sait peu de choses sur sa vie, sa réputation s'étendit très vite en France mais aussi à l'étranger, notamment à Londres.
Il travaille pour le grand marchand Daguerre.
A côté des fastes d'un Reisener, du reffinement d'un Carlin, il incarne le goût des amateurs parisiens pour la rigueur, la sobriété, l'équilibre des formes. Elles font de lui l'un des meilleurs ébénistes du règne de Louis XVI.
Après la Révolution, Saunier reprendra une certaine activité, d'abord rue du faubourg Saint-Antoine puis rue du Harlay, avant de finir sa vie rue Saint-Claude. Quelques meubles en érable ou en acajou, déjà dans le goût de l'Empire, portent son estampille.
Réf. : Le Mobilier Français du XVIIIème - Pierre Kjellberg