Huile sur toile signée en bas à gauche
Circa 1922
66 x 46 cm hors cadre.
72 x 52 cm avec le cadre.
Etienne BOUCHAUD (1898 -1989)
Petit-fils du peintre Léon Bouchaud, il grandit dans la vénération de Corot et Harpignies, dans une famille d'artistes avec ses trois frères tous peintres. Il fréquente l'Académie Julian en 1916, l'atelier de Jean-Paul Laurens, puis s'inscrit à l'Académie Ranson chez Maurice Denis qui prend sur lui un grand ascendant. Le maître est dans sa période religieuse. Étienne s'enthousiasme, part pour l'Italie et s'émerveille devant les grands fresquistes du Quattrocento. Riche de ces deux enseignements, il produit un certain nombre d' œuvres à caractère religieux.
Volontaire pour le Maroc, il part pour un séjour de dix-huit mois dans l'armée en 1918.En 1920, il parcourt le Maroc avec son frère le peintre Jean Bouchaud, habillés en indigènes. Il participe à la décoration du Palais du Maroc et de l’Algerie à l'Exposition coloniale de 1922 à Marseille
La réalisation de travaux décoratifs pour l'exposition coloniale de Marseille en 1922 lui offre l'occasion d'un long séjour en cette ville. Le vieux port, la Canebière et leur animation si particulière le fascinent. De la jetée, il voit les bateaux partir pour ces contrées qui l'attirent. Il y retournera régulièrement par la suite. C’est à cette période que notre tableau a été peint.
Il rencontre Othon Friesz, effectue un voyage d'étude à Marrakech, et obtient le Prix Abd-el-Tif 1925, il fait partie de ce que l'on appellera « la génération du Môle » à Alger où il peint les garçons du port et "les quartiers réservés". Ami de Jean Launois, il entreprend avec lui et Corneau un voyage dans le midi de la France et rejoint Albert Marquet à La Goulette en Tunisie . Sociétaire au Salon d'Automne, il y envoie régulièrement ses toiles de même qu'au Salon des Indépendants et au Salon des Tuileries depuis l’Algérie.
En 1962, un monde s'achève. Les bateaux ne partent plus, pour lui aussi l'Algérie est fermée. Il n'y retournera plus. Son chant du cygne est un tableau au souvenir poignant , hommage au harki, conservéaujourd’hui aumusée des années trente à Boulogne-Billancourt.
Nostalgique du Monde méditerranéen, "il vit dans son œuvre l'amour de la nature et de l'humanité, avec humilité, dans une pure tradition naturaliste française" (Elizabeth Cazenave). Après 1962, il deviendra notamment graveur (membre de la Chalcographie du Louvre et fondateur de la Société de l'Estampe), et séjournera à Perpignan et sur la Costa Brava.
Petit maître apprécié , ces tableau sont aujourd'hui conservés dans plusieurs musées:
-Musée d'art moderne de la ville de Paris
-Boulogne-Billancourt, musée des Années Trente
-Musée national des beaux-arts d'Alger
-Musée Mohammed VI d'art moderne et contemporain à Rabat
-Centre Pompidou à Paris