Huile sur toile de la première partie du XIXème siècle , cadre doré à la feuille d'or . Leopold Robert fut l’inventeur du pittoresque italien par lequel le rustique fait revivre l’antiquité. C’est l’ancien monde auquel la France cartésienne a tourné le dos depuis ses révolutions industrielles et politiques. L’italien n’est alors plus le figurant d’un monde romain antique dans les ruines duquel on cherche un idéal esthétique depuis la Renaissance, mais il devient le sujet d’un monde ancien encore bien vivant et dont la beauté sauvage s’exprime dans les forts caractères des modèles, dans la farouche jeunesse en embuscade dans les Abruzzes contre la police autrichienne ou dans la femme du pêcheur pleurant sur sa maison ruinée par un tremblement de terre près d’Ischia.La Halte des Moissonneurs dans les Marais Pontins nous livre une vision ensoleillée d’un soir d’été où la dureté du travail du jour laisse place au délassement. Les attitudes des corps, les jeux de regards sont empreints de vitalité et de naïveté. C’est sous cette lumière, en prenant son élève Charlotte Bonaparte comme modèle pour la première femme à gauche que va naître en secret dans le cœur du peintre un amour caché qui le portera à se donner la mort à Venise un an plus tard comme un nouveau Werther.La Halte des Moissonneurs remporta la Médaille d’or du Salon de 1831 et valut la Légion d’Honneur à Léopold Robert, des mains du roi Louis-Philippe