Autoportrait, l'Incrédule, circa 1940
Crayon graphite et fusain sur papier
Au verso, étude anatomique d’un bras au crayon noir et à la sanguine annoté « ce sont des bras qu’on ne fait plus faire ainsi »
61 x 47 cm (dans un cadre 80 x 60 cm)
Provenance : famille de l’artiste
Infimes traces de pliures
Peintre et illustrateur né à Nice en 1877, Henry Mirande est principalement connu pour ses illustrations publiées dans des revues satiriques populaires au début du XXème siècle telles que Le Rire (1894-1971), L’Assiette au beurre (1901-1936) ou encore La Grisette dont il réalise la couverture du premier numéro paru en 1894. Henry Mirande produit ainsi de ravissants dessins au trait nerveux accompagnés de légendes toujours très fines offrant une critique humoristique des mœurs de ses contemporains. L’artiste enseigne par ailleurs les arts graphiques à l’Académie Julian à Paris.
Dans les années 1920-30, Henry Mirande se voit confier l’illustration de plusieurs œuvres littéraires parmi lesquelles le roman de François Mauriac, Le Baiser au lépreux (1922), dans une édition de 1925 par Émile-Paul Frères à Paris comprenant dix-huit lithographies originales.
Henry Mirande finit par mettre un terme aux collaborations avec les revues périodiques qui le faisaient vivre jusqu’alors pour se retirer humblement dans son atelier de Montmartre. Il se concentre ainsi sur son art dans l’isolement, pendant près de vingt ans, et produit une œuvre plus personnelle. C’est dans ce contexte, reclus sur sa butte, qu’Henry Mirande réalise une importante série d’autoportraits jamais exposés, peints et dessinés, à laquelle appartiennent les feuilles que nous présentons. Il se met en scène dans son atelier et se représente de façon clownesque dans des expressions variées qui se révèlent très touchantes. On reconnaît, dans ses annotations parfois énigmatiques, l’humour qui le caractérise.
Le conservateur et critique d’art Robert Rey (1888-1964) a organisé la première exposition monographique des œuvres d’Henry Mirande à la galerie Stiébel à Paris en 1954, un an avant la mort de l’artiste. Une exposition à titre posthume aura lieu à Bruxelles en 1957 à la galerie Europe. © A. BIOT