Janissaire - Didier Debut 1824-1893

Dimensions
Hauteur totale : env. 32,5 cm
Terrasse : 11 X 8,3 cm
Poids : 2920 grammes
Signature
signé sur le motif : D. DEBUT
Cartel d’attribution : Janissaire, prix de Rome (Didier Debut ayant obtenu un second prix de Rome en 1851) 
Matériau
Épreuve en bronze à patine médaillée et rehauts de couleur argentée.
Fonte d’édition ancienne.
Composé de plusieurs pièces, le bronze est complet (le pistolet est amovible)
Très bel état de conservation.


Ce thème n’a été que peu traité dans la sculpture du 19ème siècle. Sensiblement à la même époque que celui de Didier DEBUT, dans les années 1880-1884, Émile Coriolan GUILLEMIN réalisa un Janissaire du Sultan Mahmoud II tandis que Félix ZIEM, en voyage à Constantinople, en ramenait quelques évocations comme le Kiosque des Janissaires. Si l’Empire ottoman est alors en pleine déliquescence, le thème orientaliste n’en évoque pas moins un ailleurs sublimé et rêvé, alors très en vogue.
Dans une pose décontractée quoique le regard perçant, la main négligemment posée sur la hanche, et l’autre tenant le haut du canon de son tufeng, sorte de mousquet adopté par les Janissaires après 1570, en remplacement de l’arc, notre janissaire porte un large pantalon bouffant, le tçalvar, sur une chemise de drap ouverte sur son torse dans un débraillement assez peu protocolaire ! Coiffé du turban, astar, et du uskiuf, le bonnet de feutre, il arbore un large ceinturon de cuir, plaqué de métal, dans lequel il a glissé son pistolet et le « bâton » dont il use lors de ses fonctions de sergent de ville. En temps de guerre, le bâton de police est remplacé par le yataghân (un petit sabre) et le khandjar (un coutelas redoutablement affuté). L’histoire du Corps des Janissaires est étonnante, de ses débuts jusqu’à sa fin. Il apparaît vers 1330, sous le siècle du sultan Orhan Gazi. Cette nouvelle milice, Yeniçeri (déformer en français en janissaire) avait un recrutement bien particulier, qui n’était pas forcément volontaire. Le système du pencyek (selon lequel le 5ème de chaque butin de guerre revient au sultan), mais surtout le devchirme (réquisition de main d’œuvre à visée militaire (ou autres), parmi les Chrétiens des Balkans, de Roumélie, d’Anatolie approvisionnaient le Corps des Janissaires. Seuls les plus jeunes enfants étaient requis. Ils étaient ensuite placés, très loin de leur province d’origine, dans des familles de paysans. Ils y apprenaient à la fois la langue et les préceptes de l’Islam. Après plusieurs années, ils étaient admis dans le corps des acemi oglan (littéralement garçons étrangers) pendant encore quelques années avant d’intégrer, enfin, le corps des Janissaires. Au milieu du 16ème siècle, la Sublime Porte comptabilisait 30 000 Janissaires, sous le règne de Soliman le Magnifique, le grand rival de François 1er.

Pour aller plus loin : https://www.lestresorsdegamaliel.com/sculptures/489-janissaire-d-debut.html

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