Campement de journalistes à Chambéry,
signé et titré en bas à gauche "Campement de journalistes à Chambéry"
Encre sur papier
En assez bon état, un pli vertical visible au centre, quelques taches et rousseurs
21 x 29 cm
Encadré : 33,7 x 45,5 cm
Le parcours et la vie aventureuse de Louis Tinayre éclairent évidemment cette scène humoristique et détaillée. Il fait preuve d'un remarquable sens de l'observation, saisissant comme un illustrateur journalistique cette scène de la vie extraordianaire.
On ignore pour l'instant pourquoi ces journalistes ont dû improviser un campement, probablement dans une chambre d'hôtel. Sans doute était-ce pour couvrir un procès ou un fait divers sensationnel qui avait rempli tous les hôtels de la ville de journalistes accourus pour l'occasion. Quoi qu'il en soit, ce qui intéresse Tinayre en tant qu'observateur quasi ethnographique, c'est ce campement de journalistes dont il fait une scène tendre et cocasse.
On le comprend mieux quand on sait qu'il a pu être fasciné de la même manière par les territoires de Madagascar, du Pôle Nord ou du Far West qu'il a peints et dessinés.
Louis Tinayre est né le 14 mars 1861 à Neuilly-sur-Seine. Sa mère, Victoire Tinayre, est institutrice et membre de l'Association internationale des travailleurs.
Louis est le fils d'un couple de communards. Son père, Jean Joseph, dit Jules Tinayre (Issoire 1821 - Paris 1871) a été fusillé pendant la Semaine sanglante. Sa mère, Victoire Tinayre, s'est enfuie avec ses enfants. Louis est le premier à être envoyé en Hongrie, et le reste de la famille (y compris son frère Julien) le rejoint plus tard. Il étudie les beaux-arts à l'Université hongroise des beaux-arts de Budapest.
De retour à Paris en 1880 (après l'amnistie), Louis Tinayre fréquente assidûment Le Chat noir, où il rencontre les positivistes et Adèle Jacomet (Buenos Aires 1867-1946), qu'il épouse en 1888.
Il devient peintre animalier et illustrateur de presse et est envoyé par Le Monde Illustré pour couvrir la deuxième expédition à Madagascar (alors sous protectorat français) en 1895.
Il y reste six mois, fasciné, et réalise de nombreux dessins et photographies. De retour en France, il réalise huit dioramas de 5 x 4 mètres présentés à l'Exposition nationale et coloniale de Rouen en 1896.
He returned to Madagascar in 1898 to prepare the creation of a giant panorama representing the surrender of Antananarivo in 1895. The Malagasy pavilion at the 1900 Universal Exhibition in Paris allowed him to admire the dioramas (on the ground floor) and the panorama (on the first floor).
On his second trip, Tinayre took a Lumière cinematograph with him to document the daily life of the Malagasy people, no doubt to facilitate the design of the vast panorama. These short films were donated to the Cinémathèque française in 2009 by his grandson, Alain Tinayre.
One of the admirers of Tinayre's drawings, watercolours, paintings and photographs at the Universal Exhibition was Prince Albert I of Monaco: from 1901 onwards, Tinayre accompanied him on his hunts, painting scenes in North Africa, Russia, the Far West (Wyoming) and the North Pole. Tinayre, the official painter of the Prince's scientific expeditions, left his name to a glacier.
Together with the painter Alexandre Jean-Baptiste Brun, he painted the four murals in the large amphitheatre of the Oceanographic Institute in Paris. Louis Tinayre painted the figures while Alexandre Brun depicted the sea and the rigging.
Louis Tinayre donated his paintings to the town of Issoire in 1939.
He died on 26 September 1942 in Grosrouvre.
Ses peintures ont été exposées pour la première fois à titre posthume au musée du Ranquet à Clermont-Ferrand en 2006. Ses peintures du Prince Albert Ier ont été exposées au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris du 30 mars 2016 au 24 juillet 2016. Une grande rétrospective est organisée à Monaco du 15 juillet au 11 septembre 2022, dans la salle du Quai Antoine Ier, dans le cadre des commémorations du centenaire d'Albert Ier, réunissant une soixantaine d'œuvres de Tinayre appartenant au Musée océanographique, dont le dessin ayant servi à illustrer l'autobiographie du Prince Albert Ier.
Le tableau La messe de Noël 1914 dans la carrière de Gonfrécourt est exposé au musée Saint-Léger de Soissons.