Signé sur la terrasse "Fratin"
Epreuve d'édition ancienne
France
milieu XIXe s.
haut. 14,5 cm
Modèle similaire reproduit in "Le sculpteur animalier Christophe Fratin; Essai sur sa vie et sur son œuvre", J. Bougon, Le Raincy, 1983, page 42.
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Biographie :
Christophe Fratin (1801-1864) expose dès 1831 et régulièrement au Salon. Durant ces Salons, il côtoie Antoine-Louis Barye qui s’impose successivement avec le Tigre dévorant un gavial en 1831, et son monumental Lion au serpent de 1833, laissant ainsi, ces deux années-là, Fratin dans l’ombre. Il finit par y rencontrer le succès et l’estime : les critiques sont élogieuses, ses œuvres se vendent bien. Les succès répétés du sculpteur aux Salons de 1834, 1835 et 1836 suscitent l’intérêt de l’aristocratie. Ainsi travaille-t-il au château de Dampierre pour le duc de Luynes, où il réalise notamment les Lions du fronton du bâtiment principal et d’importants travaux de décoration intérieure. Fratin, qui excelle dans la réalisation d’objets décoratifs, fournira quatre petites pièces pour la réalisation d’un surtout de table princier, dont Barye est le principal artisan. L’audience de Fratin devient rapidement internationale, il part pour l’Angleterre entre 1833 et 1834. L’artiste réalise aussi de grands groupes romantiques en Allemagne, à Potsdam aux châteaux de Sans-Souci et de Babelsberg où certains sont encore conservés. Pendant toute sa carrière, l’intérêt de la clientèle anglaise ne se démentira pas. Ce travailleur infatigable exportera même ses œuvres jusqu’à Saint-Pétersbourg où elles décoraient le parc de l’empereur de Russie. Le romantisme transparaît d’une manière évidente dans ses sujets, où le cheval tient une place importante.
Les critiques sont nombreuses et souvent élogieuses, elles présentent Fratin comme le « rival redoutable » de Barye dans la représentation des animaux. Ces mêmes critiques soulignent son ardeur à créer des modèles et sa capacité à fournir des œuvres de grande taille. Les œuvres sont exposées à la Maison Susse qui tenait un magasin passage des Panoramas à Paris, où elles sont alors proposées en plâtre. C’est réellement en 1835 que démarrent les éditions des bronzes de Fratin, essentiellement fondues dans les ateliers Quesnel. Christophe Fratin fut ainsi l’un des premiers, sinon le premier, à se lancer dans la sculpture d’édition. Ces bronzes sont réalisés par la technique de la fonte au sable (qui venait d’être maîtrisée par les fondeurs de cette époque) et sont réalisés en dimensions variables. Ces premières années se déroulent sous le signe du succès. Il obtient des commandes publiques de sa ville natale de Metz à laquelle il offre deux Chiensgrandeur nature, l’année de son mariage, le 25 juin 1836 avec Marguerite Sophie Pioche, la fille de son professeur de dessin. En 1837, le Salon devient hostile à la jeune génération romantique et la participation de Fratin se réduit à sa Poulinière. Il ne se présente pas l’année suivante et au cours des années 1840, les envois aux Salons sont refusés, en conséquence les commandes commencent à faire défaut. La carrière de l’artiste semble basculer et les difficultés financières, devenir prépondérantes.
Le sculpteur se concentre alors sur les éditions et la réalisation de petits modèles commerciaux. Cette inflexion dans sa carrière est reflétée par le portrait charge de petites dimensions, Fratin par lui-même, où l’humour du sculpteur apparaît. L’artiste, les mains dans les poches, est vêtu de son habit d’atelier et coiffé d’un bonnet. Ses poches grouillent de petits animaux : singes, dogues, épagneuls… Durant les années qui suivirent, Fratin peine à obtenir des commandes publiques, telle que la commande des Aigles, soldée en 1853, placée sur l’Esplanade de Metz, ou encore la commande d’un fronton représentant La Chasse en 1855, pour la cour Visconti du palais du Louvre alors en pleine construction. Enfin, en 1862, il effectue sa dernière commande par décision ministérielle Chèvre et chevreau. Il se présente également lors de différentes expositions telles l’Exposition de la Société des amis des arts de Bordeaux, l’Exposition universelle de Metz sous le patronage de l’impératrice en 1861, ou l’Exposition universelle de 1862 à Londres. En 1849, à la suite de difficultés financières importantes, Christophe Fratin organise à Paris la première vente publique sans droits de reproduction de 450 de ses modèles. En 1854, il organise sa deuxième vente, qui se compose principalement des modèles en bronze avec droits de reproduction, ce qui signifie donc que Fratin renonçait à l’exploitation de ces œuvres. Fratin préfère ainsi proposer ses œuvres en vente publique plutôt que d’ouvrir boutique comme Antoine-Louis Barye ou Pierre-Jules Mêne. Christophe Fratin organisa ce type de vente chaque année jusqu’à sa mort de l’artiste en 1864.