(Mont-Saint-Père 1844 – Paris 1925)
La jetée Thiers à Arcachon
Pastel sur papier
H. 24 cm ; L. 31 cm
Signée en bas à droite
Porte un numéro 5740 (tampon à l'encre) au revers du cadre
Provenance :
Lhermitte expose pendant près de cinquante ans au Salon de Paris de 1864 à 1911 des peintures, dessins, fusain et pastels. Il y est récompensé d’une médaille de 3ème classe en 1874 et de 2ème classe en 1880. Il lui est également décerné le Grand-Prix de l’Exposition Universelle de 1889 ce qui lui vaut l’honneur de participer comme jury à l’Exposition Universelle de 1900 à Paris.
A compter de 1905, élu membre titulaire de l’Académie des Beaux-Arts (section Peinture) au fauteuil de Jean-Jacques Henner, il est également membre sociétaire de la Société Nationale des Beaux-Arts (fondateur et vice-Président) et de la Société des Pastellistes. Lhermitte est fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1884, Officier en 1894 puis Commandeur en 1910, sans oublier son grade de Commandeur de l’Ordre de Léopold (Belgique).
Dans la lignée de Jean-François Millet et de Jules Breton, il excelle dans la peinture naturaliste. Ses œuvres sont des témoins de la vie sociale ouvrière et paysanne de la fin du XIXème siècle où l’artiste y représente des petites gens lors de leurs travaux des champs ou urbains, mais aussi des moments de villégiatures.
Réalisé à l’été 1914 au moment où Lhermitte se trouve en famille sur le bassin d’Arcachon, ce pastel s’inscrit dans une série de quelques œuvres connues représentant la plage de cette cité balnéaire et la jetée Thiers, nom du quartier devenu au fil des ans le centre-ville d’Arcachon.
C’est en 1903 que la jetée et la place s’avançant sur le bassin sont construites. Elles avaient été devancées par la jetée d’Eyrac construite durant les dernières années du règne de Louis-Philippe en 1847. Entre ces jetées s’étalent les hôtels et les villas postés en première ligne pour accéder directement à cette plage tant appréciée de l’art de vivre régnant jusqu’à l’entre-deux-guerres. De nombreuses photographies de cette période illustrent la plage bondée et les premières dizaines de mètres d’eau où les pinasses sont à l’ancre à touche-touche.
C’est donc durant les premiers mois de la Grande Guerre que Lhermitte séjourne à Arcachon où il situe notamment un portrait de son épouse. Les représentations de ces lieux sont rares d’autant plus par un artiste spécialiste du pastel comme Léon Lhermitte, savant transcripteur de la douce lumière du bassin. Son travail laissant en réserve des zones importantes de sa composition pour laisser le papier « parler », donne l’impression que le vent balayant la jetée s’engouffre non seulement dans les voiles des pinasses et petites embarcations, mais aussi dans l’œuvre elle-même. Cette technique se retrouve régulièrement chez Lhermitte, mais particulièrement dans ses pastels de bords de mer où les ciels agités se prêtent particulièrement à une matière diffuse.