Complets de leur crochet, et de leur douille à bouton plat.
Ils sont frappés d’un poinçon de fabricant : LNA & LM, non identifié mais souvent rencontré sur ce type d’objet.
Origine : NORMANDIE.
Hauteur : 16,6 et 22 cm.
Diamètre : 8,5 et 10,8 cm.
Époque : XIXe s.
Très bel état.
Envoi gratuit par COLISSIMO pour la France métropolitaine.
À la manière des bobêchons de caviste, le crochet permettait de positionner le chandelier au rebord d’un fût ou d’une cuve. Ainsi pour leur utilisation dans les dépendances, les celliers ou les caves, ils sont improprement appelés « rats de cave » par de nombreux néophytes mal documentés.
Puisque selon A. CAMUS : « mal nommer les choses, ajoute aux malheurs du monde», et afin de mettre un terme à cette confusion langagière, il nous parait nécessaire de rappeler la définition précise de « rat de cave » que nous donnent tous les bons ouvrages et dictionnaires :
Henry HAVARD - Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration 1878 :
Rat de cave : « Sorte de petite chandelle longue et roulée sur elle-même, dont on fait usage, quand on veut descendre dans les lieux obscurs et notamment à la cave ».
Pierre LAROUSSE - Grand dictionnaire universel 1865 :
Rat de cave : « Sorte de bougie mince, roulée sur elle-même, dont on se sert pour s’éclairer dans les caves ».
LAROUSSE universel 1923 :
Rat de cave : « Longue et mince mèche de coton, recouverte de cire et repliée sur elle-même, servant pour s’éclairer dans les caves ».
Raymond LECOQ - Objets de la vie domestique 1971 :
« pour tenir une chandelle très mince, roulée sur elle-même, que l’on nommait rat de cave, queue de rat, pain de cire ou pain de bougie, on fit usage de récipients dans le couvercle desquels passait l’extrémité du rat de cave que l’on déroulait à mesure de sa combustion. On vendait encore vers 1930 ces rats de cave dans des boîtes cylindriques en carton avec un couvercle percé pour le passage du cordon ».
Pour confirmer notre démonstration, nous ne pouvons résister à la tentation d’appeler à l’aide un de nos plus illustres écrivains : dans un passage des « Misérables », Victor HUGO évoque dans le PARIS des années 1830 la rencontre de GAVROCHE avec deux garçonnets abandonnés. Il les prend sous sa protection et les emmène dans son refuge clandestin sis place de la BASTILLE, et qui n’est autre que la maquette grandeur nature, en charpente et en plâtre, d’un éléphant monumental, projet prévu par NAPOLÉON, mais abandonné : « GAVROCHE venait d’allumer un de ces bouts de ficelle trempés dans la résine qu’on appelle rat de cave, qui fumait plus qu’il n’éclairait ». Ce dernier détail nous laisse supposer qu’il pouvait exister plusieurs qualités de rats de cave selon la nature de la mèche : coton, chanvre, moelle de sureau, lin et la composition du combustible : suif, cire, résine, poix, paraffine.
S’il en est besoin, pour finir de convaincre les sceptiques, revenons à notre duo de chandeliers, en examinant le catalogue de la manufacture de serrurerie et quincaillerie de Normandie BERTOUT-DUPONT à CHANU vers 1890. À la page 44, référence 728, y figure un « chandelier à spirale, pied bois vernis » disponible en 4 dimensions et vendu de 42 à 55 francs le cent ! Pour clore la polémique, dans ce catalogue, il n'est nullement fait mention de « rat de cave », mais bien de « chandelier à spirale », dont acte.