Estampillé J.B. TUART
PARIS, vers 1775 - 1780
Dimensions : Hauteur : 165 cm ; largeur : 96 cm ; profondeur : 40 cm
Provenance : ancienne collection de Daniel et Sylvia Wildenstein
Beau secrétaire richement marqueté, ouvrant par un abattant, deux vantaux en partie basse et un tiroir dans la partie supérieure. L’abattant est orné d’un luxueux décor en marqueterie présentant un trophée de musique, avec des colombes et des branches d’olivier, le tout placé sous un dais avec une riche tenture pendant de part et d’autre de la composition centrale. L’abattant découvre quatre casiers et six tiroirs décorés de fleurs. Les vantaux et les côtés du secrétaire sont également ornés de bouquets de fleurs. Les montants, à pans coupés, présentent des cannelures simulées et des bronzes dorés en chute. Dessus de marbre blanc veiné.
Etat : secrétaire restauré récemment.
Ce type de décor avec un trophée de musique placé sous un dais, bien que rare, se retrouve chez d’autres ébénistes parisiens. Ainsi, à titre de comparaison, nous pouvons mentionner un secrétaire estampillé de Roussel, conservé à la Huntington collection de Los Angeles, ou encore un secrétaire estampillé de Bircklé vendu par Millon & Associés le 2 juillet 2001.
La présence de carquois, de flèches et de guirlandes de fleurs nous indique que ce meuble, stylistiquement conçu aux environs de 1775-1780, a été probablement réalisé pour le boudoir d’une femme élégante et à la dernière mode.
Jean-Baptiste TUART II est le fils de Jean-Baptiste Tuart I, maître ébéniste parisien. Il s’établit vers 1760 comme maître tabletier et marchand mercier, rue Fromenteau puis rue Saint-Honoré, dans le quartier des marchands de luxe. Vers 1770-1775, il compte parmi les marchands de meubles et de porcelaines les plus réputés de Paris. Il devint par la suite maître ébéniste, à une date inconnue. Ses premiers meubles, marqués par la fin du style Louis XV, portent l’estampille « Tuart Fils ». Mais il est surtout connu pour des meubles de qualité, au style Louis XVI affirmé, et portant une seconde estampille « J.B. Tuart ». Marchand mercier de premier plan mais également remarquable marqueteur, il travailla en collaboration avec d’autres ébénistes, notamment Bury et Boudin.
Ce secrétaire provient de la collection privée de Daniel et Sylvia Wildenstein.
Daniel Wildenstein (1917-2001), est le 3ème représentant de la célèbre dynastie de marchands d’art et un historien de l’art réputé. Après des études à la Sorbonne, Daniel Wildenstein organisa diverses expositions et manifestations publiques autour de l’art. De 1963 à 2001, il dirigea la Gazette des Beaux-Arts. A la mort de son père, Georges, Daniel Wildenstein reprend la direction de la galerie familiale, fondée par son grand-père et qui comprenait alors des bureaux à Paris, à Londres et à New York. En 1970, Daniel fonde le Wildenstein Institute qui publie le catalogue raisonné de nombreux peintres, dont celui de Claude Monet.
Daniel Wildenstein possédait une remarquable collection de peintures impressionnistes bien qu'il ne se limitât pas à cette période. En 1978, sa collection est notamment constituée de 20 Renoir, 25 Courbet, 10 van Gogh, 10 Cézanne, 10 Gauguin, 2 Botticelli, 8 Rembrandt, 8 Rubens, 9 Le Greco, 5 Tintoret, et une grande quantité de Bonnard, soit en tout environ 10 000 peintures.