Les gogottes sont de belles et séduisantes formations minérales. On pensait autrefois qu'elles étaient composées de craie, elles sont en fait le résultat rare et entièrement naturel de la liaison du carbonate de calcium avec des grains de quartz extrêmement fins. Chaque couche sculpturale est une composition unique des eaux riches en minéraux, avec des formes évoquant des nuages et des représentations tangibles d'images oniriques. Le processus de minéralisation se déroule sur environ 30 millions d'années, chaque formation étant une merveille de forme unique. Exemple typique du mélange entre la nature et l'art, les gogottes peuvent être appréciées comme des variantes en grès de la tradition Gongshi (roches du savant). Ces concrétions de grès jouissent d'une popularité internationale et d'une renommée séculaire. Dès la fin du XVIIe siècle par exemple, les gogottes sont saluées pour leur esthétique par les plus hautes sphères de la noblesse française. Louis XIV était tellement épris de ces formations qu'il ordonna de vastes fouilles autour de Fontainebleau, afin de décorer les jardins de son palais. Les gogottes ornent toujours L'Encelade, Les Trois Fontaines et la Salle de Bal à Versailles, et continuent d'enchanter et de ravir les visiteurs comme elles le font depuis plus de 300 ans. Il n'est peut-être pas surprenant que les gogottes aient servi d'inspiration aux artistes jusqu'au XXe siècle. Instantanés dynamiques de la métamorphose élémentaire, elles ont été particulièrement bien accueillies par les sculpteurs impressionnistes et surréalistes. En particulier, les gisants d'Henry Moore et les compositions en marbre blanc de Jean Arp (S'accroupissant, 1960-1962) et Louise Bourgeois (Cumul I, 1969) évoquent les formations saisissantes et imprévisibles des gogottes.