Paire de vases de style grec réalisés en bronze à deux patines. Chacun d’eux, en forme d’amphore tripode aux têtes d’Hercule, est orné en bas-relief de scènes de sacrifice à l’antique. De nombreux masques, instruments de musique et autres coupes libatoires complètent ce décor néo-grec sur l’ensemble du vase. Socles moulurés en marbre griotte rouge.
Il est possible que ce type de vase soit l’édition du vase en bronze exposé par Ferdinand Levillain au Salon de 1875 sous le titre Le Sacrifice (n°1328). Il fut indubitablement repris dans le catalogue de la maison Barbedienne de 1880 sous le titre Amphore bas-reliefs sacrifice.
Biographie :
Ferdinand Levillain (Paris 1837-1905) suit l’enseignement du sculpteur Jouffroy (1806-1882), avant de faire ses débuts en 1861 au Salon des Artistes Français, où il exposera jusqu’en 1903. C’est à l’Exposition Universelle de 1867 à Paris, qu’il se fait remarquer pour avoir réalisé pour la Maison Blot et Drouard, une coupe en bronze néo-Grecque. Cependant, c’est à partir de 1871, que Levillain connaît la renommée, grâce à son association avec le célèbre bronzier Ferdinand Barbedienne, qui montre dès lors sur ses stands des lampes, coupes, amphores et autres candélabres créés dans le style grec. Levillain fait finalement un triomphe à l'Exposition Universelle de Paris en 1878, en remportant à l'unanimité une médaille d'Or pour ses œuvres de style antique, parmi lesquelles figure ce vase néo-Grec. Le célèbre bronzier Servant (1828-c. 1890), déclare du reste, dans son rapport du Jury sur les bronzes d’art, que ses œuvres « ciselés comme les bijoux les plus fins » et « aux formes si variées et si pures (…), sont portées au plus haut degré de perfection ». Après avoir reçu une médaille de 1ère classe au Salon de 1884 pour une coupe intitulée « Les Eléments, les Mois et les Saisons », Ferdinand Levillain remporte une médaille d'Argent à l'Exposition Universelle de 1889.
Né en 1810, mort à Paris en 1892, Ferdinand Barbedienne créa et dirigea l'une des plus importantes fonderies d'art du XIXème siècle. En plus de sa propre production, il travailla pour les sculpteurs les plus renommés comme Clésinger, Carrier-Belleuse ou encore Guillemin. L'ensemble de sa production fut toujours hautement remarquée et sa personne constamment honorée par la critique contemporaine, notamment en le comparant, à l'Exposition Universelle de 1878, à « un prince de l'Industrie et au roi du bronze ».
Œuvres de Levillain en relation :
Musée d'Orsay, Paris : Vase couvert en cuivre doré (O.A.O. 68) & Bassin en cuivre doré de style néo-Grec (O.A.O. 69) ; Musée des Beaux-Arts, Lyon : Vases
Bibliographie :
Bronzes d’art, F. Barbedienne, Paris, 1880, p.19.
F. Barbedienne, Catalogue des bronzes d’art, Paris, 1891, p.20.
F. Barbedienne, G. Leblanc-Barbedienne successeurs, Bronzes et objets d’art, Paris, 1911, p.79.
Stanislas Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’école française au XIXe siècle, t.III, Paris, 1919, Kraus reprint, 1970, p. 348.