Chas Laborde (1886-1941, ami de Pascin, Foujita et Gus Bofa), Le Repos du modèle, aquarelle signée

Chas Laborde (1886-1941)
Le repos du modèle
Aquarelle, plume et encre de chine
26,5 x 42,2 cm
Signée en toutes lettres, à la plume, « Chas Laborde »
Bon état, légères rousseurs (voir photographies)

Encadré, sous verre
Dimensions avec le cadre : 44 x 59 cm

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Dessinateur, peintre, graveur, illustrateur, ami, notamment, de Gen Paul, de Jules Pascin, de Gus Bofa, Chas Laborde (1886 – 1941) a été l'un des interprètes les plus passionnés et détonants de la vie populaire parisienne dans la première moitié du XXème siècle.
Si son travail de peintre est resté relativement confidentiel de son vivant (voir parmi les œuvres vendues de notre galerie), ses œuvres sur papier ont été à la fois sa plus grande passion et le moyen de se faire connaître des artistes, galeristes et éditeurs. Au cours de sa carrière, Chas Laborde a souvent publié ses dessins dans la presse et a signé les illustrations de plusieurs romans de son époque, par des auteurs tels que Francis Carco, Colette, Pierre Mac Orlan ou Paul Morand.

Cette aquarelle est un bel exemple de la sensualité et de la poésie sincères de Chas Laborde. Le visage troublant de cette modèle d'atelier est comme rehaussé, embelli par les mouvements spontanés de l'aquarelle qui font éclore, pour le plaisir, pour la seule beauté, des motifs floraux et colorés. L'encre de chine, du bout du pinceau, place les ombres, les courbes et complète avec douceur l'élégance lascive de cette femme alanguie.

Notre œuvre a été reproduite dans la presse, certainement du vivant de l'artiste, en couleurs. Une recherche attentive sur le site Gallica permet en effet de retrouver, au sein de la collection Jaquet, un recueil de reproductions d’œuvres de Chas Laborde dans la presse française (ce qui permet également d'en confirmer l'authenticité). Notre dessin est reproduit (p.116) avec pour titre « Le Repos du modèle », titre que nous reprenons. La date de publication reste inconnue, mais certainement dans les années 1930.

Nous offrons là le dessin original, issu d'une collection particulière.

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Dans l'introduction au catalogue de l'exposition consacrée à Chas Laborde, à Paris en 1976, la reprise de certains souvenirs écrits par l'écrivain Pierre Mac Orlan, grand ami de l'artiste, éclaire de manière sensible et littéraire son œuvre et ainsi, par extension, notre aquarelle :

« Dès ses débuts, Laborde, qui fut un des peintres les plus authentiques de la rue, se soumit à cette joie familière qui pavoisait les maisons les plus humbles comme un frais drapeau dominical. Il suivait les traces de Lautrec, plus épris de la civilisation de minuit, et de Steinlen. Cependant ses réactions devant la rue et la vie populaires s'éloignaient nettement de l’œuvre de ces deux artistes. La sensualité de Laborde, en présence des jolies filles qu'il aimait, était celle d'un jardinier devant les roses de sa roseraie et les tulipes de ses parterres. Derrières les verres de ses lunettes toujours un peu troubles, une petite flamme gaie semblait pétiller, car Chas Laborde savait que la beauté des filles, c'est du bonheur public.

Comme Pascin, qu'il aimait beaucoup, il prenait ses forces dans la chaude lumière de la vie dont il recueillait les moindres rayons avec un soin jaloux de peintre et de poète quotidiennement émerveillé par l'éclat des adorables visages des femmes de Paris. 

L’œuvre peinte, dessinée et gravée par Chas Laborde constitue la chronique la plus vivante de ce qui fut le pittoresque sentimental et physique des années assez troubles qui précédèrent la guerre de 1939. Tous les visages dessinés par Laborde étaient déjà dédiés à des malheurs indescriptibles. »