L’œuvre en bon état est proposée dans un cadre moderne noir de type caisse américaine qui mesure 57,5 cm par 72,5 cm et 50 cm par 65 cm pour le panneau d’isorel seul.
Signée en bas à gauche, elle représente un paysage boisé où Don Quichotte et Sancho Panza se dirigent vers un Moulin.
Cette oeuvre a été exposée au Musée de Cassis lors de l'exposition rétrospective consacrée à l'artiste du 23 juin 2023 au 30 septembre 2023.
Après des études à l’Ecole des Beaux Arts de Marseille et à l’Ecole du Louvre, il commence à vendre ses dessins à la sauvette. Plus tard, à la fin de la Guerre de 39-45, le marchand André Maurice s’intéresse à ses peintures.
Il expose à Paris chez Jean-Marc Vidal en 1946 avec Pierre Ambrogiani, Antoine Ferrari, Antoine Serra, Auguste Chabaud, ainsi qu’à New York à la G.Binet Gallery.
On le retrouve aussi régulièrement à la Galerie Jouvène à Marseille jusqu’à ce qu’il reprenne son indépendance.
Il poursuit son atelier marseillais, soutenu par une clientèle de collectionneurs. Il peint la plupart du temps su papier qu’il maroufle ensuite sur carton ou sur toile.
Il organise son tableau autour d’une première touche qui donne le ton au reste.
Des personnages, portraits ou silhouettes, chiens, chevaux, oiseaux, fleurs, marines, paysages, natures mortes, scènes d’intérieur, surgissent d’une matière travaillée à la façon de Monticelli qu’il admire et orchestrée avec fougue autour de la touche initiale.
Les dessins de Mandin, très linéaires, sont d’une grande pureté et ont une force évocatrice.
Son univers pictural est d’un abord difficile car les objets paraissent noyés dans la masse, ayant souvent la même tonalité que leur environnement, et ne ressortent que lorsqu’on l’œil s’est habitué à elles.
Pour le peintre, les objets inanimés ou les sujets vivants ont parfois les mêmes tonalités que celles de leur environnement, et ce n’est que par les oppositions de touches et les rapports de matières qu’on peut les faire ressortir.
L’artiste doit être ce démiurge de l’espace qui en sublime les vibrations.
La peinture de Mandin est musicale, forte de forte de résonances qu’il recherche entre les bleus, les gris, les verts, les bruns, les orangés, harmonieuse par le travail qu’il s’impose aux fins d’être le seul compositeur, chef d’orchestre, exécutant et technicien de son tableau : il en prépare les matières, organise le coloris, ordonne la composition, l’exécute à la façon d’un soliste jouant une partition originale en concert.
Richard Mandin a recréé ainsi tout un monde proche et sensible.