"Frank Will Paris Eglise Saint-severin"
Paris
Eglise Saint-Severin par Frank will aquarelle signée et située format avec le cadre 51cm x 42cm Frank William Boggs, dit
Frank-Will, est un
peintre et
aquarelliste françaisné à
Nanterre le
13 mars 1900 et mort à
Clichy le
29 décembre 1950. C'est sur la route de retour d'un voyage en
Afrique du Nord que le peintre déjà illustre
Frank Myers Boggs(né à
Springfield (Ohio) en 1855) commet à
Urrugne (
Pyrénées-Atlantiques) l'enlèvement romanesque de Joséphine (née à Urrugne en 1871), fille du laboureur Isidore et de Felipa Gaintza. Les concubins — ils ne se marieront qu'en 1917 — auront quatre enfants : Jane, en 1895, puis un garçon qui ne vit que quelques mois, Mary en 1898. La venue au monde en 1900 de Frank William rend l'appartement du 2, rue Gambetta à
Nanterre trop exigu et conduit au déménagement de la famille pour « une jolie maison à
Autouillet, un charmant petit village de
Seine-et-Oise »
[1].
Dès l'âge de 10 ans, Frank s'affirme peintre dans l'âme. S'il est en constant contact visuel avec les œuvres paternelles, dans l'atelier de la
rue de Clignancourt que Frank Boggs occupe de 1910 à 1913 puis au 1,
boulevard de Clichy où la famille demeure pendant la
Première Guerre mondiale, la relation didactique maître-élève entre le père et le fils, telle qu'elle est énoncée par Édouard-Joseph, est contestée par Éric Mercier pour qui « Frank apprend seul, le plus souvent livré à lui-même, le père refusant de lui prodiguer le moindre conseil lors de ses furtives apparitions ». Les premiers tableaux répertoriés de l'adolescent, des paysages des environs d'Autouillet, datent de 1916. Il entame des études d'architecture qu'il abandonne pour se consacrer entièrement à la peinture et, se cherchant déjà un nom d'artiste qui le sorte de toute confusion homonymique avec le père, il signe alors « Franque », pour signer « Frank » en 1917, « William Frank » en 1918, « Franck-Will » en 1919, puis définitivement « Frank-Will » en 1921
[3]. Dès 1925, il lui arrivera de signer « Belliot » (des vues de Diélette, ou des environs de
Chartres) pour échapper un peu à son marchand, et, plus tard, entre 1936 et 1939, dans le souci de différencier certains sujets qu'il estimera répétitifs (sur
Le Tréport en particulier), il signera des œuvres du pseudonyme de « Naudin »
La passion du jeune Frank est alors le
cor de chasse qu'il pratique. Il est le plus ancien ami connu du peintre
Gen Paul qu'il rencontre en 1917 et qu'il initie à la musique. Ensemble, ils « font la manche » en jouant dans les cours de
Belleville et de
Ménilmontant, ensemble aussi ils peignent des vues de Paris. On connaît même d'eux un tableau
Personnage dans la rue sous la neige malicieusement peint à quatre mains en 1926 et signé
Gen-Will et
Frank Paul.
Les vues de Paris constituent naturellement le premier thème de prédilection de Frank-Will. Après 1925, les Éditions Barré et Dayez populariseront en cartes postales son
Sacré-Cœur, son
Opéra Garnier, sa
Gare du Nord, sa
Colonne Vendôme[6]…). Ses villégiatures des années 1920 et 1930 nous sont connues et permettent le datage de certaines œuvres : la
Normandie (entre autres
Rouen et
Honfleur) en 1922,
La Rochelle en 1926,
Amiens en 1929,
Barfleur en 1930. C'est là qu'il s'attache au thème des grands voiliers, ces
galions dont il raffole et qui demeureront l'un de ses thèmes récurrents, jusque parfois dans des compositions de
batailles navalesimaginaires. C'est ensuite, avec un ami rencontré à la galerie Henri Bureau,
Marcel Leprin (1891-1932), qu'il visite
Moret-sur-Loing,
Auxerre et
Avallon[1].
Le 13 août 1936, Frank-Will épouse Victoire Royer (née en 1884), à la mairie du 7
e arrondissement de Paris pour s'installer au 31,
rue Rousselet, puis au 44, rue Castor à
Mantes-la-Jolie. L'été, le couple se rend au
Tréport, y tenant sur le quai François-I
er une minuscule galerie et y vendant des aquarelles. Mais, ne pouvant renoncer à Montmartre et à sa vie de bohème, Frank-Will se sépare (sans divorcer) de Victoire, qui demeure à Mantes, tandis qu'il se réinstalle à Paris, d'abord au 37,
rue Pigalle puis, réinvestissant l'atelier paternel d'autrefois, de nouveau au 1, boulevard de Clichy, où une autre femme — Yvonne David, dite « Mimiche »— entre dans sa vie, tandis qu'il dépense sans compter, dilapidant héritage parental et ressources en tournées générales dans les estaminets et cabarets. Toujours musicien, il fait partie d'orchestres de jazz, puis de la fanfare
La Chignole avec Gen Paul,
Jean d'Esparbès,
Pere Créixams,
Tony Agostini et
Marcel Aymé, constituant l'une des hautes figures montmartroises évoquées par