Henri Riviere(1864-1951) Bretagne:"le Lever De Lune (1898)", Lithographie Couleurs 54,5 X 83 Cm flag


Description de l’antiquite :

"Henri Riviere(1864-1951) Bretagne:"le Lever De Lune (1898)", Lithographie Couleurs 54,5 X 83 Cm"
Henri RIVIERE (1864-1951) Bretagne:"Le lever de lune (1898)", Lithographie originale en couleur de la série "Les aspects de la nature, 1897-1898", signée  et numérotée (probablement pour le numéro dans la série du lever de lune) manuscrit par l'artiste en bas à droite dans la marge. Dimension: 54,5 x 83 cm. Le papier présente des vagues ainsi que queques taches restaurables.
Acteur du renouveau de l'estampe
Les débuts comme aquafortiste (1882-1888)
Henri Rivière réalise ses premiers essais de gravure en 188214 : il s'adonne d'abord à l'eau-forte et grave des petits paysages parisiens et bretons. Il apprécie la « cuisine » de l'eau-forte et mêle aquatinte, vernis mou et pointe sèche aux traits d'eau-forte. Ses premiers cuivres sont tirés entre 5 et 15 exemplaires, soit par lui-même soit par l'imprimeur Auguste Delâtre2. Son eau-forte la plus célèbre est l'enterrement aux parapluies (1885), réalisée en écho au Petit enterrement gravé par Félix Buhot en 1883.
Ses premières expérimentations s'inscrivent dans la vogue de l'eau-forte originale, dans laquelle s'illustrent également Félix Bracquemond, Camille Pissarro, Edgar Degas et Félix Buhot. À partir de 1890, Henri Rivière participe régulièrement à leur côté aux expositions de la Société des peintres-graveurs2.
Autour de 1906, il renoue avec l'eau-forte, sous l'impulsion d'Auguste Delâtre.
Les xylographies en couleurs dans l'esprit japonisant (1889-1893) : l'estampe comme objet rare
En 1889, Henri Rivière réalise ses premières gravures sur bois, où il se montre très influencé par l'estampe japonaise.
L'apport d'Henri Rivière à la xylographie est autant esthétique que technique : fasciné par les gravures japonaises, il cherche à en percer les secrets d'impression en couleurs. À défaut d'aide et d'ouvrages pouvant l'aider dans cette voie, il étudie les estampes d'importation et mène des expérimentations visant à obtenir des effets similaires. Ses recherches portent particulièrement sur la préparation des encres et sur les techniques de repérage pour l'impression. Dans ses mémoires, il décrit ainsi ses tâtonnements :
« J'en ignorais les tours de main d'encrage, d'impression, de repérage, et je me mis à chercher. Je gravai d'abord sur du poirier en bois de fil quelques planches de trait et de couleur (...) sans savoir comment je pourrais les imprimer. Pendant trois ou quatre mois je fis de nombreux essais et arrivai enfin au résultat désiré. C'était un peu ridicule d'inventer ainsi un procédé déjà existant (...) Je fabriquais moi-même les couleurs, les broyais, les encollais ; (...) et avec un frotton de mon invention, j'imprimais mes planches à la main, à vingt exemplaire chacune »

Les gravures sur bois qu'il produit nécessitent la réalisation de plusieurs matrices, gravée au canif et à la gouge : une planche de trait, imprimée en noir, et plusieurs planches pour les couleurs (généralement autour d'une dizaine)2. Il tire lui-même ses épreuves à la main, imprimant successivement sur le papier les différentes matrices, dont les motifs doivent parfaitement se superposer.
Pour apporter plus de cachet à ses tirages, Henri Rivière choisit soigneusement ses support d'impression : il utilise des papiers anciens japonais provenant de la liquidation d'une fabrique papetière de Tokyo, qu'il a pu se procurer auprès d'un importateur15.
Chaque estampe est tirée à peu d'exemplaires, entre 5 et 20, ce qui en fait des objets rares, réservés à une clientèle d'amateurs éclairés2.
Il présente son travail aux expositions de la Société des peintres-graveurs français : en 1892, notamment, ses Paysages Bretons sont particulièrement remarqués3 et loués pour la prouesse technique qu'ils représentent2.
Sa pratique de la xylographie en couleurs atteint son paroxysme en 1893, lorsqu'il réalise Le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud, composé de 5 feuilles, dont le tirage nécessite cinquante bois2 et plus de six mois de travail (quatre mois pour la réalisation des matrices, et deux mois supplémentaires pour les impressions)3.
La complexité d'exécution et d'impression de ses xylographies en couleurs mène Henri Rivière dans l'impasse : la réalisation de ses bois gravés, qu'il tire à peu d'exemplaires est trop long et contraignant, si bien que l'artiste abandonne la gravure sur bois pour se tourner exclusivement vers la lithographie en couleurs. Il laisse inachevé plusieurs projets, connus par des matrices inabouties et des gouaches préparatoires3.
« Graver au canif sur bois de fil les contours d'une planche de trait n'a rien d'attrayant, c'est un métier purement manuel où n'intervient guère l'esprit. Les bois de couleur sont moins difficiles étant traités par larges à-plats, et encore, quels insipides milliers de coups de gouge doit-on donner pour laisser seulement en relief les parties à imprimer ! »
— Henri Rivière, Les détours du chemin
Principales gravures sur bois
  • Paysages Bretons, 1890-1894 : 44 xylographies en couleurs, imprimées en 10 à 12 bois. Les trente-trois premières estampes ont été exposées en 1892 au Salon de la Société des peintres-graveurs français, galerie Durand-Ruel.
  • La Mer, études de vagues, 1890-1892 : six planches, sur des croquis exécutés à Saint-Briac et Douarnenez
  • L'œuvre lithographié en couleurs (1889-1917) : l'estampe murale et décorative.

    Le Crépuscule, lithographie, 1898, 54,5 × 83 cm, planche no 8 de la série des Aspects de la nature.
    À partir de 18943 et de son abandon de la gravure sur bois, il s'adonne exclusivement à la lithographie, qu'il avait déjà expérimentée à partir de 1889. Si le nombre de matrices nécessaires reste le même (une par couleur), leur exécution est beaucoup plus facile et rapide, car l'artiste n'a plus à graver les planches et se contente de dessiner à l'encre grasse sur chaque pierre, dont le tirage est confié à un imprimeur professionnel. Il se décharge donc des tâches qui rendaient l'exécution des xylographies si contraignante et lente.
    Le changement de médium modifie complètement sa vision et son approche de l'estampe. Si son esthétique reste la même, ses estampes sont désormais tirées à plusieurs centaines voire milliers d'exemplaires : il rompt totalement avec l'esprit d'estampe objet rare qu'il cultivait à travers ses xylographies, imprimées seulement à quelques dizaines d'épreuves et réservées aux amateurs éclairés. Les relativement faibles coûts de production et l'ampleur des tirages mettent les lithographies de Rivière à la portée d'une clientèle plus large. En cela, Henri Rivière assume le caractère décoratif de ses lithographies murales, destinées à orner les habitations et les écoles2.
    Sa série de lithographies la plus célèbre est intitulée Les Trente-six vues de la Tour Eiffel16, inspirée des Trente-six vues du Mont Fuji d'Hokusaï. En gestation dès 1888, elle aurait dû être exécutée sur bois. Elle est finalement exécutée en lithographie. Chaque estampe nécessite l'impression successive de cinq matrices lithographiques. La série est achevée en 1902 et tirée à 500 exemplaires.En 1897-1898, il propose une série de 12 lithographies intitulée Les aspects de la nature, tirée à 1 000 exemplaires, publiée chez Larousse et destinée à un public enfantin17. Suivent en 1900 les huit lithographies des Paysages parisiens, en 12 couleurs18. Pour la Féérie des heures19, constituées de 18 estampes, publiée en 1901-1902, Rivière s'inspire encore des estampes japonaises et adopte un format vertical proche de celui des kakémono. Cette série est éditée à 2 000 exemplaires2.À partir de 1898, Henri Rivière se lance dans la production d'une série intitulée Beau Pays de Bretagne20, enrichie chaque année d'une nouvelle estampe jusqu'en 19172.
    L'immense popularité des lithographies de Rivière doit à leur large tirage, mais également à leur déclinaison sur divers supports : calendrier, objets publicitaires2...
    La quasi-totalité des lithographies d'Henri Rivière ont été tirées par l'imprimeur Eugène Verneau, installé rue Folie-Méricourt. La maladie de ce dernier, au cours des années 1910 entraîne l'arrêt progressif de l'activité de lithographe de Rivière2.
    Principales séries de lithographies

  • Loguivy le soir, lithographie, 1904, 23 × 35 cm, planche no 7 de la série Le Beau Pays de Bretagne.
    Les Trente-six vues de la Tour Eiffel, 1889-1902 : 36 lithographies en cinq pierres, tirées à 500 exemplaires
  • Les aspects de la nature, 1897-1898 : 12 lithographies, tirées à 1 000 exemplaires
  • Paysages parisiens, 1900 : 8 lithographies en 12 couleurs.
  • Fééries des heures, 1901-1902 : 18 lithographies tirées à 2 000 exemplaires
  • Beau Pays de Bretagne, 1898-1917.
  • Style et influences
    Les estampes d'Henri Rivière trouvent leur origine dans les centaines d'études à l'aquarelle qu'il réalise sur le motif. Le souci du détail et la minutie d'exécution de ces dernières contrastent avec la synthétisation formelle des estampes produites par l'artiste3. Nombre de ces travaux préparatoires sont conservés à la Bibliothèque nationale de France.
    Impact de l'expérience du théâtre d'ombre sur la production d'estampes
    L'expérience des créations pour le théâtre d'ombre infuse profondément sa production imprimées. Ses créations scéniques et ses estampes ont en commun l'attention portée aux effets atmosphériques, aux jeux de lumières, à l'usage des cernes et des aplats de couleurs.
    Influence de l'estampe japonaise

    L'œuvre d'Henri Rivière appartient au courant du japonisme : son style est très marqué par l'estampe japonaise, qu'il découvre avec son ami Georges Auriol, notamment auprès de Siegfried Bing. Il admire particulièrement les productions de Katsushika Hokusai et de Andô Hiroshige3. L'influence japonaise est à la fois technique et formelle : Henri Rivière « réinvente » la technique de gravure et d'impression des maîtres japonais. Il emprunte également aux estampes japonaises certains motifs et principes de composition, ainsi que la gamme colorée et les jeux de transparence permis par l'encre à l'eau3. Du langage formel, il adopte enfin la simplification des formes, les aplats de couleurs et l'usage du cerne.
    Sa série des Trente-six vues de la Tour Eiffel est un hommage explicite aux Trente-six vues du Mont Fuji d'Hokusaï : comme le maître japonais, Henri Rivière joue à varier les points de vue autour d'un même sujet commun (ici la Tour Eiffel) et les effets météorologiques. Toute la série a pour point commun de montrer la Tour Eiffel, soit comme sujet principal de l'image, soit comme discrète silhouette dans le paysage.

    Hokusai, Ushibori dans la province d'Hitachi
    Inspiré par la célèbre Grande Vague à Kanagawa d'Hokusai (1829), dont il possède un exemplaire3, Henri Rivière se lance dans une série d'études de vagues.
    De la même façon, Le départ des sardiniers à Tréboul emprunte directement l'astuce de cadrage coupé à Ushibori dans la province de Hitachi dessinée par Hokusai pour la série des Vues du Mont Fuji3.
    À la manière japonaise, Henri Rivière appose sur ses estampes un cachet : les différents cachets qu'il a utilisé au cours de sa carrière ont été dessinés par Georges Auriol.
    Œuvres à l'aquarelle
    Au lendemain de la Première guerre mondiale, il se détourne totalement de l'estampe et se réfugie dans l'aquarelle. La technique, qu'il pratiquait depuis les années 1880 était surtout un médium préparatoire à ses estampes : désormais, il ne pratique l'aquarelle plus que pour elle-même. Environ un millier d'aquarelles de sa main sont répertoriées.
    Collectionneur et amateur d'art
    Tout au long de sa vie, Henri Rivière a développé une collection d'art, notamment d'œuvres japonaises. Il se fournit auprès de marchands spécialisés de la place parisienne : Madame Langweil, Siegfried Bing et Tadamasa Hayashi. Avec ce dernier, il a un arrangement : en échange de la création de panneaux décoratifs destinés à sa maison de Tokyo, le marchand le rémunère en objets d'arts anciens importés2. Une partie de ses estampes japonaises sont aujourd'hui conservées à la Bibliothèque nationale de France.
    Henri Rivière dispose d'un large réseau de connaissances regroupant des amateurs, collectionneurs, érudits et conservateurs du patrimoine. Il est notamment ami de longue date avec Edgar Degas2 et avec le collectionneur et conservateur Osvald Sirèn.
    Bon connaisseur, il publie quelques articles et collabore à des livres. À partir de 1913, il dirige plusieurs projets éditoriaux, pour lesquels il soigne particulièrement le travail iconographique2 :
  • La Céramique dans l'art musulman. Recueil de cent planches en couleurs, Paris, E. Lévy, 1913
  • La Céramique dans l'art d'Extrême-Orient, Paris, Albert Lévy, 1923
  • deux tomes consacrés aux enrichissements récent du musée du Louvre après 1914, parus en 1920 et 1921
  • Les dessins de Degas reproduits en fac-similé, en collaboration avec l'éditeur Demotte, en 1922-1923
  • la publication du collectionneur d'art chinois d'Osvald Sirèn sous le titre Documents d'art chinois de la collection d'Osvald Sirèn, avec l'éditeur Van Oest en 1925.
  • Œuvres dans les collections publiques
    La Bibliothèque nationale de France21 possède une importante collections d'œuvres d'Henri Rivière, à la suite d'un legs consenti par l'artiste, complété en 2006 par la dation de son fonds d'atelier.
    Des estampes d'Henri Rivière sont également conservées dans de nombreux musées notamment au musée départemental breton (Quimper) et au musée Baron-Martin (Gray).
    Expositions récentes
    Ses œuvres sont régulièrement exposées à la maison de la Chicorée d'Orchies.
  • Henri Rivière graveur et lithographe - Henri Rivière photographe (20 juin - 18 septembre 1988), Musée d'Orsay, Paris
  • La Bretagne en couleurs - (fin juin - fin septembre 2003), Musée départemental breton, Quimper
  • Henri Rivière, entre impressionnisme et japonisme (7 avril-5 juillet 2009), Bibliothèque nationale de France, Paris
  • Henri Rivière (12 février - 13 mai 2012), Musée d'art et d'histoire, Saint-Brieuc
  • Rivière Hokusai Hiroshige - L'amour de la nature (27 juin - 28 septembre 2014), Musée départemental breton, Quimper
  • Prix: 1 200 €
    Epoque: 20ème siècle
    Style: Autre style
    Etat: En l'etat

    Matière: Papier
    Largeur: 83
    Hauteur: 54,5

    Référence (ID): 1221971
    CONTACTER L'ANTIQUAIRE
    line

    "Art & antiquités Mouttet" Voir plus d'objets de cet antiquaire

    line

    "Lithographies, Autre style"

    Antiquités similaires sur Proantic.com
    Recevez notre newsletter
    line
    facebook
    pinterest
    instagram
    Art & antiquités Mouttet
    achat et vente de tableaux
    Henri Riviere(1864-1951) Bretagne:"le Lever De Lune (1898)", Lithographie Couleurs 54,5 X 83 Cm
    1221971-main-654520e7dff53.jpg
    0033 6 16 39 07 20


    *Un message de confirmation vous sera envoyé par info@proantic.com Vérifiez votre messagerie y compris le "Courrrier Indésirable"

    Thank you! Your submission has been received!

    Oops! Something went wrong while submitting the form