Huile sur toile, signée et datée 1858 en bas à gauche. 120 x 180 cm
Blanc-Fontaine, Diodore Rahoult et leur ami peintre péruvien Francisco Laso passent l'été 1853 dans les Hautes-Alpes. Ils logent à La Grave à l'auberge du père Pic, ancien colporteur. Explorant les hameaux perchés sur les pentes des montagnes, ils s'imprègnent de la rudesse des conditions paysannes de cette région qui ne connaît que trois mois de belle saison, multiplient les croquis et esquisses qu'ils rapportent à Grenoble. Blanc-Fontaine puise alors dans ces études les sujets de ses tableaux. Il présente à Paris à l'Exposition Universelle de 1855 Les vieilles de la Grave, tableau aujourd'hui conservé au Musée de Grenoble. En 1861, toujours au salon de Paris, il montre Undimanche aux vêpres , souvenir de La Grave ; entretemps il compose en 1858 Le Déserteur. La scène se déroule sur les hauteurs du Chazelet en face des pics et des glaciers de la Meije. Une vieille femme et son mari assistent au départ de leur fils militaire, mais réfractaire, emmené au loin par deux gendarmes à cheval. Ridés, appesantis par l'âge et le labeur, leur physionomie semble exprimer une grande tristesse et de la résignation. Ils savent que la désertion est considérée comme un crime et que leur auteur est envoyé aux galères. Un temple à l'architecture irréelle, rappelle la survivance dans cette région de l'Oisans, de la foi protestante dans laquelle les deux vieillards malheureux pourront réfugier leur douleur.
Exposition :
• Salon de Paris 1859 n°279
• Salon de Lyon déc.1859 - janv.1860 n°7
Provenance :
• En 1879 notre tableau ornait les murs de l'Hôtel Moderne à Grenoble, propriété de Mr Rivier
• Collection privée région parisienne
Bibliographie :
• Aristide Albert . Le peintre Blanc-Fontaine Grenoble, librairie dauphinoise 1909, description du tableau page 18.