Pandora bacchica furens, medicis armis oppugnata… Cette publication de Christophe Cachet, qui paraît à Toul en 1614 est la traduction en latin du Discours de l'yvresse et yvrongnerie… de son confrère et collègue Jehan (Jean) Mousin que Sébastien Philippe avait édité deux années auparavant, in-8 et en 390 pages. Ce travail était en français, ce qui était rare pour les livres de médecine à cette époque, et il se trouve donc ici sous une forme plus habituelle en latin. Mousin était aussi médecin de la cour ducale, et comme Cachet, il fut anobli par le duc. La traduction de Cachet n'a pas enrichi l'ouvrage de son confrère, contrairement à ce que le frontispice annonce. Le Discours… se présente comme une sorte de manuel et de vade-mecum organisé en soixante-sept chapitres dont deux sont suivis de « problèmes ». Chacun d'entre eux est formé d'un petit texte précédé d'un titre précis comme : « Que le vin est un aliment vrayment salutaire et médicamenteux » ou « Comment se fait l'yvresse » ou encore « Que les femmes n'ont pas été exemptes du vice d'yvresse », mais aussi « Comment il se faut préserver de l'yvresse » et « Guérison de l'yvresse ». La fin du titre, long comme d'habitude, indique que l'ouvrage est destiné au « contentement des curieux ». Christophe Cachet (1572-1624) est originaire de Mirecourt (ou de Neufchâteau selon d’autres sources) dans les Vosges. Il fait des études de médecine en Italie à Padoue, puis de droit en Suisse, à Fribourg. Il est brièvement médecin ordinaire du duc Charles III (1603) qui l’anoblit et le prend comme conseiller. Il est également conseiller du duc Henri II. Celui-ci, fervent adepte de l’alchimie, ne lui tient pas rigueur de prendre fermement position contre les alchimistes dans un ouvrage paru en 1617 et intitulé : Apologia dogmatica in hermetici cujusd’am Anonymi scriptum de curatione calculi… Il devient également conseiller de François II et de Charles IV. Il publie plusieurs ouvrages : l’un est intitulé : Vray et asseuré préservatif de petite vérole et rougeole, l’autre est un Traité de médecine publié en 1622 à Nancy chez Charlot. Il s’oppose très vivement à toute forme de charlatanisme. Avec d’autres médecins de cette époque, il examine Elisabeth de Ranfaing dont il est convaincu qu’elle est possédée par le diable : « Il confie la prévenue aux exorcistes sans état d’âme». Il avait d’autres cordes à son arc. Il a publié un recueil de vers latins et un autre d’épigrammes dits équestres, récits de ses voyages. Il meurt en 1624. Nombreuses rousseurs. Rarissime ouvrage de médecine en latin sur l'alcool.