Allégorie De La Charité - Disciple De Lambert Lombard (1505-1566) -ecole Flamande Du XVIème

Allégorie de la Charité
Disciple de Lambert Lombard (Liège 1505-1566)
Ecole Flamande du XVIe siècle
Huile sur panneau de chêne
Dim. H. 101,5 cm, l. 74,5 cm
Rare cadre italien en bois sculpté et doré d’époque XVIIe siècle
Encadré : h. 121 cm, l. 93 cm

lien vers notre catalogue web :
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Notre œuvre séduisante illustre l’allégorie de la charité, personnifiée par une jeune femme entourée de huit enfants nus et potelés.
Habillée dans une tenue antiquisante, assise au centre d’une niche architecturale elle tient deux enfants sur ses genoux, tandis que six autres bambins s’amusent et se chamaillent à ses pieds.
L’un des enfants lui apporte la coupe remplie de fruits qui lui sert également d’attribut.
Le fond est constitué d’une grande draperie verte tendue entre colonnes de marbre rouge sur fond de ruines antiques.
Les figures des angelots aux postures frétillantes et visages animés sont délicatement peintes avec les ombres douces qui sculptent leur corps rondelets.
La  lumière harmonieuse éclaire l’ensemble de la scène, la palette chaude dominée par les rouges et les ocres bruns amplifie la bienveillance de la scène.
Les gestuelles attendrissantes des enfants enlacés dans leurs ébats, l’un des bambins caressant la joue de la jeune femme, le toucher omniprésent intensifie le thème, et la Charité se présente telle la mère des Amours.
Fortement influencée par le maniérisme transalpin la construction de notre œuvre rappelle les schémas pyramidaux de Leonard de Vinci ou de Raphael, tandis que les habits antiquisants et les ruines antiques témoignent d’un attrait particulier par l’art italien.
Notre œuvre est directement liée au dessin de Lambert Lombard, connu par la gravure datée de 1550 faite par son beau-fils Lambert Suavius, la composition sans doute inspirée par la Charité d’Andrea del Sarto (1518, Musée du Louvre, inv. 712)
Lambert Lombard est un des artistes les plus importants de la Renaissance Liégeoise, parti à Rome où il a pu voir les œuvres des plus grands peintres italiens.
A son retour il a fondé une Académie d’Art à Liège, son atelier fréquenté par de nombreux disciples venus de régions parfois très éloignées fit de le Liège vers 1540 le centre artistique le plus vivant des Pays Bas. Il faisait figure d’artiste d’avant-garde abandonnant les préceptes de l’art gothique au profit de l’art italien et antique.
Ses principaux disciples sont Frans Floris, Guillaume Key, Hubert Goltzius, Dominique Lampson, Lambert Suavius, Jean Ramey et Pierre Dufour.
Lambert Lombard a été un grand dessinateur surtout autour des thèmes antiques travaillant essentiellement pour une clientèle privée, mais il semble avoir relativement peu peint, seulement quelques œuvres peintes lui sont attribuées avec certitude. C’était avant tout un artiste inventeur, reléguant à ses élèves l’exécution des tableaux.

Œuvres en rapport :
• Estampe par Lambert Suavius, d’après le dessin de Lambert Lombard, vers 1550, cabinet des Estampes de Liège
• Lambert Lombard, vers 1560, huile sur panneau (114,5 x 92 cm). Musée de l’Ermitage de Saint Petersbourg, Russie. Commentaire : le fond antique est remplacé par un paysage.
• Amos Anderson Art Museum, Helsinki, Finlande, artiste anonyme, époque XVIème siècle, huile sur panneau, dim. inconnues. Commentaire : variante quasi identique de notre tableau à l’exception de quelques différences dans le fond.

La Charité avec la Foi et l’Espérance font partie des trois vertus théologales (une vertu qui doit guider les hommes et les femmes, formant humanité, dans leur rapport au monde et à Dieu)
• la foi, la disposition à croire aux vérités révélées ;
• l'espérance, la disposition à espérer la béatitude ;
• la charité, aussi dite amour puisque c'est l'amour de Dieu, de soi-même et de son prochain pour l’amour de Dieu.

Les trois vertus théologales complètent le groupe de quatre vertus cardinales, humaines (prudence, tempérance, force et justice). Leur ensemble est parfois appelé celui des sept vertus.
Dans les œuvres d'art du Moyen Âge, de la Renaissance et jusqu'au XIXe siècle, les vertus sont généralement représentées sous les traits de femmes. Les représentations sont toujours allégoriques, et ce sont les attributs qui permettent de reconnaitre l'une ou l'autre des vertus.