J’ai enfoncé Jalouret
Encre, aquarelle et rehauts de gouache sur papier
34x27 cm / 50x40 cm encadré
Signé en bas à gauche « Gavarni ».
Inscription en bas à droite : « J’ai enfoncé Jalouret ! »
Dessin vendu encadré
Historique : Vente après décès de Mme Lecreux, Drouot, 6 novembre1941 : 7200 francs
Caractéristique de la production de Gavarni, ce portrait-charge est à rapprocher d’autres oeuvres comme « Ne lui parlez pas des artistes ! »[1], qui représente aussi un bourgeois en pied, dans la même posture, debout, les mains dans les poches et le ventre bedonnant. Le personnage de Jalouret, mentionné dans le titre, a inspiré plusieurs compositions aquarellées à Gavarni[2] et semble correspondre au type du bohème, abhorré du bourgeois. Dans notre aquarelle, ce dernier se réjouit d’ailleurs d’avoir vaincu ledit Jalouret, déclarant fièrement l’avoir « enfoncé ».
Malgré son air satisfait et cette vantardise belliqueuse, il inspire une certaine sympathie avec son visage rougeaud et goguenard. Hector Brame résume d’ailleurs l’art de Gavarni en évoquant « l’oeuvre d’un artiste dont la sensibilité atteint au génie, […] d’un observateur sans fiel et sans amertume ; [qui] aime et a traduit l’esprit de Paris, Paris qui vit surtout de petites calomnies, de médisances adorables, de projets de romans, de vaudevilles, de railleries… »[3]
[1] Conservée au musée Thomas Henry de Cherbourg-en-Cotentin, cette lithographie forme une paire savoureuse avec son pendant intitulé « Ne lui parlez pas des bourgeois ! ».
[2] Une aquarelle intitulée « Jalouret, vous êtes un polisson !!! » faisait partie de la collectiondu prince Soutzo, vendue aux enchères le 29 février 1876.
[3] Hector Brame, « Avant-propos », Aquarelles et dessins par Gavarni […] dont la vente auralieu Hôtel Drouot, Salle n°10 le vendredi 2 juillet 1926, p.6.