"Jean-françois Hache - Table De Salon d'époque Louis XVI"
Rare petite table de salon, néoclassique toutes faces estampillée Hache fils à Grenoble marquetée avec dextérité de ronce de noyer clair et foncé, de loupe d’érable de files d’amarante et sycomore , le tout traité au naturel ou teinté sur bâti de noyer ; de cartouches géométriques de médaillons losanges et ronds agrémentés de filets alternés d’ébène et de buis à décrochement à la Grecque écoinçonnés de disques sur toutes ses faces, plateau inclus. Cette petite table de plan rectangulaire, en façade ouvre par deux tiroirs de largeur tous deux à fonçure de pin des alpes. Chacun pourvus de lentilles de tirage, en bronze doré. Les traverses apparentes dépourvues d’ornements concourent à la géométrie décorative tout en allégeant celle-ci. L’ensemble repose sur un piétement gaine à section carrée à quatre pans remontés d’une profonde cannelure centrale sur chacune de leurs faces. L’estampille de Jean-François Hache : Haches fils à Grenoble est frappée sur le chant du tiroir du bas. Dans les années 1770, Jean-François Hache introduit le style néoclassique en Dauphiné. Ses ornements empruntent alors à la géométrie : cubes, rectangles, cercles et, surtout, d’inimitables ovales incrustés de loupes de sycomore teintées ou de hêtre moiré. Progressivement durant cette décennie, soucieux de suivre le nouveau goût, il fera évoluer sa production des formes fluides et galbées du style Louis XV à la sobriété des lignes du néoclassicisme de celui de Louis XVI ; notre charmante petite table en est le parfait exemple.
Dimensions : hauteur 74cm – largeur 43cm – profondeur 34cm.
Jean-François Hache, l'aîné de Pierre Hache, est né à Grenoble le 10 janvier 1730, et devint ébéniste du duc Louis-Philippe d’Orléans, gouverneur général du Dauphiné.
Durant près d'une trentaine d’années, ce maître exploita d’importants ateliers et magasins situés place Claveyson, et donna un grand essor à son commerce. Il exécutait des meubles remarquables par la perfection de leurs assemblages et par le caractère original de leurs marqueteries, pour lesquelles il utilisa principalement des loupes ou racines d’arbres indigènes, tantôt employées au naturel, tantôt teintes en des colorations très vives. Beaucoup de ses productions sont conservées dans les familles du Dauphiné.
Ces pièces sont marquées HACHE FILS A. GRENOBLE, et parfois datées par une inscription manuscrite. Quelques-unes portent en outre, sous leur tablette de marbre ou dans un tiroir, une étiquette imprimée donnant la liste des multiples sortes d’ouvrages que fabriquait leur auteur. On connaît plusieurs variantes de ces réclames.
Bibliographie : La dynastie des Haches par René Fonvielle, édition Dardelet Grenoble – Hache ébéniste à Grenoble du musée Dauphinois édition Glénat – Les Hache ébénistes de Grenoble par Jean-Michel Giroud et Edmond Delaye édition Didier et Richard de 1931.