(Paris, 1810 - Honfleur, 1880)
Jeune femme ; étude
Huile sur toile
H. 70 cm ; L. 50,5 cm
1835/1836
Exposition : Salon de 1836, sous le numéro 284
Considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme, Cals nous offre ici un rare et étonnant témoignage de la peinture de ses jeunes années, sur laquelle nous disposons de très peu d'éléments iconographiques ou même biographiques, bien différente de ses scènes d'intérieur rustiques, de ses portraits intimistes et de ses paysages ou marines honfleuraises.
De parents pauvres, Cals avait appris dès 12 ans les rudiments du dessin chez plusieurs graveurs, le premier et le plus célèbre étant Jean-Louis Anselin (1753-1823). Puis, grâce à un ami, il put intégrer en 1828 l'atelier de Léon Cogniet aux Beaux-Arts de Paris, mais l'approche mi néoclassique mi romantique de son maître ne semblait pas convenir au jeune Cals, qui assista cependant Cogniet dans la réalisation de grands décors, notamment pour les plafonds du Louvre. Notre artiste commença à exposer au Salon à partir de 1835, participant dès lors à toutes les éditions, sous le simple nom de Cals ; il faudra attendre 1842 pour que le livret daigne mentionner ses prénoms. De même, ce n'est qu'à partir de 1853 que le livret le désigne comme élève de Cogniet. Au cours de ses dix premières années de participation, il n'expose quasiment que des portraits, aux titres assez austères ou laconiques : Une pauvre femme, Portrait de femme, Tête d'enfant, Portrait d'homme ... Selon son biographe Arsène Alexandre, ses tableaux sont alors mal accrochés, le jury lui en refusant par ailleurs beaucoup (ainsi en 1836, seuls deux -dont le nôtre- sur sept présentés sont acceptés).
Il bénéficie cependant d'une bonne critique dans L'Artiste pour deux de ses tableaux de 1842 : "... La Prière et La Liseuse de M. Cals sont deux têtes d'étude d'un caractère beaucoup mieux senti ..." .
Notre tableau, très précoce, nous apprend que Cals est alors nettement influencé par l'esthétique nazaréenne incarné en France par Ingres et ses élèves, l'artiste cherchant encore son style. L'étiquette de notre tableau, portant le numéro 284, a malheureusement été enlevée par mégarde lors de la restauration; mais sans elle, il aurait été impossible de pouvoir trouver l'attribution !