Lustre Empire En Bronze Doré Et Cristal, Attribué à Ravrio, Paris, Vers 1810

Lustre aux zéphyrs en bronze doré à double patine et cristal taillé attribué à Antoine André RAVRIO (1759-1814),
Epoque Empire, vers 1810, début du XIXème siècle, Paris
Le globe de cristal est attribué à la Manufacture de cristaux du Mont-Cenis.
Dimensions : H. 106 cm Ø 54 cm

Modèle de forme sphérique composé d'un globe à deux hémisphères en cristal du Mont-Cenis taillé en pointe de diamant et entouré d'une monture en bronze avec des tores de palmettes prolongés par six bustes de zéphyrs. Sous la forme de petits angelots aux ailes étincelantes, les personnifications du Zéphyr (dieu grec du vent d'ouest) tiennent à deux mains les bobèches finement décorées. Le globe de cristal se termine par une "pomme de pin" et est surmonté d'un nénuphar brandon torsadé au sommet. Les trois chaînes de suspensions aux anneaux articulés sont ornées de frises délicatement ajourées. Le dessus en bronze est finement décoré de feuilles de palmier et de fleurs de lotus.

Oeuvres en rapport:
-  Fraysse et associés, Paris, 24 mars 2010, lot 225 (lustre très similaire)

Antoine André Ravrio
Né en 1759 à Paris, Antoine André Ravrio est un bronzier renommé du XVIIIe siècle et de l'Empire. Il est également poète et écrivain. Homme mondain et membre de la bourgeoisie de son temps, il se crée une clientèle au sein des sociétés littéraires qu'il fréquente. Reçu maître fondeur en 1777, il installe son atelier en 1790. Il fournit des bronzes d'ameublement pour le garde-meuble de la couronne mais aussi pour les principaux ébénistes de la cour comme Beneman ou Riesener. C'est sous l'Empire que son succès atteint son apogée, fournissant des bronzes pour les palais impériaux de Napoléon, de l'Impératrice, de Joachim Murat, de Louis Bonaparte, d'Eugène de Beauharnais ...

La cristallerie Montcenis est fondée à Sévres en 1781, puis le trésor royal achète le domaine au duc d'Orléans pour la reine Marie-Antoinette en 1784. L'établissement de MM. Lambert et Boyer prend alors le nom de Manufacture des cristaux et enaux de la Reine. En 1787, 60 personnes restent à la cristallerie, mais suite à une décision du Conseil d'État, la Manufacture des Cristaux est transférée au Creusot, près de Montcenis, en Bourgogne. Après quelques voyages et un arrêt des fours pendant la révolution, la manufacture reprend son activité et renoue avec la croissance sous l'égide de son nouvel administrateur Benjamin-François de la Douespe du Fougerais (1766-1821). La manufacture a reçu deux prix aux expositions françaises de produits industriels, en 1801 et 1802. A partir de 1806, elle devient le principal fournisseur de verrerie de l'Impératrice et prend alors le titre de "Manufacture des Cristaux du Montcenis de S.I.M. l'Impératrice". Le Fougerais fournit alors abondamment la maison de l'Empereur, de la Reine Hortense, de Murat... et exporte même ses lustres, services de verres, coupes, etc. vers d'autres cours européennes. Il collabore avec les plus grands bronziers de son temps comme Thomire, Ravrio ou Galle.