PORTRAIT DE LA PRINCESSE JOSEPHA SOPHIE VON LIECHTENSTEIN (1776-1848), NÉE LANDGRAVINE ZU FÜRSTENBERG-WEITRA
JOHANN GEORG WEIKERT
Vienne 1743/5 - 1799 Vienne
Huile sur toile
58 x 46 cm / 22.8 x 18.1 pouces, avec cadre 69 x 57 cm / 27.2 x 22.4 pouces
PROVENANCE
Autriche, collection privée
Ce portrait est interessent, d'autant plus qu'il s'agit d'un exemple rare et unique d'influence française directe dans la peinture autrichienne.
La datation du portrait est assez facile à établir en raison du costume et de la coiffure - il s'agit de 1792-94. Une précision supplémentaire peut être apportée par la présence d'un foulard sur sa tête - il s'agit d'un hommage à la mode à la turque, qui s'est imposée en Europe au début des années 1790 après la guerre russo-turque (1787-91), à laquelle l'Autriche a pris part aux côtés de la Russie.
Il s'agit d'une période paradoxale dans l'histoire de l'art autrichien, en particulier du portrait. À cette époque, deux des plus grands portraitistes viennois partent - Joseph Grassi à Varsovie et Giovanni Battista Lampi à Saint-Pétersbourg. Weikert devient de facto le portraitiste en chef. Cependant, à la même époque, en 1792, Elisabeth Vigée-Lebrun arrive à Vienne. Elle peint de nombreux portraits, mais son style n'est pas du tout reconnu dans la capitale autrichienne. Déçue, Vigée-Lebrun quitte Vienne et s'installe dans la campagne autrichienne chez son ami le prince de Ligne. En effet, les aristocrates autrichiens n'acceptent pas la manière "trop française" de l'artiste, mais les peintres locaux, en particulier Weikert, étudient ses tableaux avec beaucoup d'attention.
Ce portrait est un très bon exemple de la façon dont la formule de portrait de Vigée-Lebrun a été adaptée par un peintre autrichien. Certes, Weikert n'a pas pu changer de technique artistique, mais il a pu voir de nouvelles techniques de composition. En effet, la mise en scène frontale de la figure, la légère inclinaison de la tête, la grande attention portée aux yeux du modèle, le traitement très sensuel du visage, tout cela témoigne de l'étude des tableaux de Vigée-Lebrun.
Wladyslaw MAXIMOWICZ
Bratislava, 2023