Jolie lettre de l’éternelle amoureuse enrageant de sa convalescence qui la tient éloigné de son « toto ». Elle se morfond, lui reprochant de ne pas lui avoir laissé le manuscrit à recopier des Misérables : « Je t’espère, mon toto et surtout je te désire de toute mon âme. Je suis bien punie de ne pouvoir pas t’accompagner mais cela m’est tout à fait impossible, pourvu que le brave père Triger ne prolonge pas indéfiniment ma réclusion ? Je suis à bout de patience et de résignation, aussi je suis capable malgré sa dépense, de me couper et de me hacher moi-même mon pied pour en finir encore plus vite. Si tu m’avais donné à copier [le manuscrit des Misérables] pendant ma réclusion forcée cela m’aurait fait trouver le temps moins long, mais tu ne me donnes rien à faire et les occupations de mon ménage ne sont pas faites pour distraire mon cœur de ton absence, au contraire si mr Triger n’est pas venu aujourd’hui j’enverrai ce soir Suzanne chez lui pour le presser, en attendant je bisque, je rage et je bois de la Saponaire boisson bienfaisante peut être, mais peu agréable. Toujours est-il que je veux essayer de me débarrasser de ce masque hideux qui me fait horreur, à moi-même. Dussai-je me faire crever pour y arriver. D’ailleurs l’important pour moi n’est pas de vivre pour manger du gigot et de la salade, mais de vivre pour être aimée. Le jour ou les infirmités de mon corps seront un obstacle sérieux à notre amour je planterai la le corps et les infirmités en bloc. Maintenant que c’est bien convenu, je ne vous baiserai que lorsque la contagion ne sera plus à craindre. Jusque là, je me tiens moi et mon amour à distance et je vous aime en quarantaine que je suis… »