Signée en bas à gauche dans la planche « L.C.B. / 1922 », contresignée en bas à gauche dans la marge « 38e epr. s. 50 L.C.B. »
Dédicacée en-dessous sur la feuille de montage : « Dernier portrait d’Anatole France corrigeant / l’édition ne varietur de « la Reine Pédauque » / Louise Catherine Breslau ft. »
Rousseurs.
D’après les souvenirs de Louise-Catherine Breslau [1], celle-ci rencontra Anatole France (1844-1924) alors que tous deux débutaient leurs carrières, en 1881. De l’écrivain, elle disait qu’il avait « une tête bizarre, étrange, charmante et inquiétante » [2], « d’une étrangeté belle et fascinante »[3]. Ce n’est toutefois que bien plus tard, dans les toutes dernières années de la vie de l’écrivain, qu’elle le portraitura afin de « garder de lui une image »[4].
En 1921 et 1922, elle réalisa en effet deux portraits de celui qui venait d’être décoré du Prix Nobel de littérature et était alors considéré comme l’un des plus grands écrivains de son temps. Le premier, au pastel, est conservé au Château de Versailles, tandis que le second, ce portrait lithographié, fut tiré à 50 exemplaires.
Comme sa légende l’indique, ce dernier fut réalisé sur le vif, alors qu’Anatole France corrigeait l’édition définitive de La Rôtisserie de la Reine Pédauque. Représenté de trois quarts, concentré sur sa lecture, il porte la calotte rouge, qui apporte une touche de couleur contrastant avec sa chevelure et sa barbe blanches. Se rappelant la séance de pose, Breslau confia qu’en la voyant admirative alors qu’il lui lisait certains passages de son livre à voix haute, l’écrivain admit : « Oui, ce n’est pas mal. »[5]
[1] Louise Breslau, « Souvenirs sur Anatole France », in Madeleine Zillhardt, Louise-Catherine Breslau et ses amis, 1932, Paris, Éditions des Portiques, p. 215-225
[2] Ibid, p. 215
[3] Ibid, p. 221.
[4] Ibid, p. 222.
[5] Ibid, p. 222.