L’Homme qui ne se doute de rien, 1999
Encre de Chine sur dessin ancien au crayon sur papier daté “6 mars (18)84” en haut à droite
Signé et daté “1999/2000” en bas à droite
Titré au dos de l’encadrement d’origine
61,5 x 47,5 cm
vendu dans son encadrement d’origine
état visible sur photos : petites taches, petits manques sur les bords
Né en 1944 à Beauvais, Michel Boudin se passionne dès l’enfance pour les arts populaires insolites dans lesquels il trouve refuge. Ce collectionneur de l’imaginaire populaire, devenu fin connaisseur, notamment des terres vernissées, devient plus tard antiquaire.
Le désir de créer à son tour l’anime déjà depuis longtemps lorsque Michel Boudin commence à dessiner à l’encre de Chine à la fin des années 1990. Bien qu’initié il y a seulement une vingtaine d’années, l’oeuvre de Michel Boudin est rapidement remarquée sur la scène de l’art brut. Ses dessins ont d’ores et déjà fait l’objet d’expositions monographiques et collectives dans plusieurs institutions : Musée de la création franche de Bègles, Musée des arts buissonniers de Saint-Sever-du-Moustier, Musée Ingres de Montauban.
Il réalise des encres tantôt purement autonomes sur papier ou sur vélin, tantôt en réemployant des gravures et dessins anciens chinés aux puces qu’il détourne par l’adjonction de petites créatures et autres insectes. Ces petites bêtes pullulent alors autour de corps harmonieux dessinés dans une facture classique. En effet, l’univers graphique de Michel Boudin est peuplé de figures zoomorphes inspirées d’insectes, de poissons, d’oiseaux ou encore de chats. Elles sont parfois représentées la mâchoire béante, laissant apparaître une denture acérée. Ces petites bestioles représentées en horde se multiplient et envahissent la feuille, allant parfois jusqu’à former un motif qui sature complètement l’espace.
Le dessin à l’encre que nous présentons est réalisé à partir d’une étude au crayon datée de mars 1887 représentant un nu masculin académique de dos. Les insectes qui se propagent dans son dos détournent le dessin initial en lui attribuant un caractère inquiétant. L’artiste recourt parfois à des tampons réalisés d’après ses dessins qui lui permettent de répéter à l’envi ces motifs zoomorphes qui semblent galoper sur le papier. © A. BIOT