L’œuvre est en bon état, sur sa toile d’origine, au dos quelques restaurations anciennes totalement invisibles côté peinture (voir photos), elle est proposée dans un cadre doré qui mesure 39 cm par 49 cm et 29,5 cm par 40,5 cm pour la toile seule.
Elle représente des pêcheurs en action en pleine mer un soir de pleine lune. Un joli travail sur la lumière, le mouvement des vagues et la gestuelle des pêcheurs.
L’œuvre est signée en bas à droite
Louis Alexandre Marie Nattero naît le 16 octobre 1870 à Marseille, 1 rue du Pharo, du second mariage de Dominique Nattero avec Jeanne Joussaume.
Rapidement, ses parents se séparent en 1872 et, en 1880, Louis est placé dans un orphelinat.
Passionné de dessin, il réalise ses premières œuvres vers l’âge de 11 ans: des portraits qu’il réussit à vendre afin de subsister.
Après une enfance malheureuse, il se dirige vers la peinture.
En 1891, à Toulon, il se marie avec Lucie Durbec dont il aura neuf enfants. Son fils, Joseph Nattero, né à Marseille en 1904, suivra les traces de son père et peindra toute sa vie.
À 26 ans, d’octobre 1896 à avril 1897, grâce à une bourse de la ville de Toulon, il fréquente pendant quelques mois l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il est l’élève de Léon Bonnat.
Cependant, il souffre de saturnisme et doit, avec regret, arrêter ses études parisiennes.
Il revient alors à Toulon, puis se fixe définitivement à Marseille, sa ville natale, en 1904. Il séjourne également à Aix-en-Provence.
Son talent est rapidement reconnu et ses tableaux remportent un vif succès à partir de 1905. Il participe à la plupart des salons de la région de Marseille et de Toulon et travaille avec acharnement afin de nourrir sa famille nombreuse.
À Toulon, il expose, entre autres, chez l’encadreur Lacqua (31 rue d’Alger) et à la galerie Albano (rue des Trois Dauphins). Il est présent, en 1902, à l’exposition des Amis des Arts de Toulon et y obtient plusieurs prix.
À Marseille, son atelier est situé boulevard de la Corderie et ses œuvres figurent, régulièrement, à la galerie Vallet, rue Paradis. Il expose au salon de l’Association des Étudiants et au Grand Cercle Républicain en 1905.
En 1914, la guerre éclate et trois de ses fils partent pour le front. Sa peinture ne se vend plus. Un profond désespoir le gagne.
Le 10 novembre 1915, à son domicile, 42 bd Joachim à Marseille, il met fin à ses jours en se tirant un coup de revolver sous les yeux de son fils Joseph.
Après une cérémonie à l’église de Bonneveine, il est enterré dans la fosse commune au cimetière de Mazargues. Le lendemain de sa mort, le Petit Marseillais lance une collecte pour aider sa veuve et ses enfants. Dans le quartier de la Pointe Rouge, la mairie de Marseille donne son nom à un rond-point.
En 2004, le musée du Vieux Toulon, organise une exposition: «Louis Nattero (1870-1915) – Victor Senchet (1879-1973), artistes peintres».
La mer
Barques de pêcheurs
Louis Nattero est avant tout un peintre de la Méditerranée.
Elle est pour lui le véritable sujet d’expression lorsqu'il peint la poésie d’un crépuscule, l’onde dormante des calanques, les pêcheurs remontant leurs filets dans un calme presque feutré. Il n'est pas le peintre du tumulte.
Dans son œuvre, les personnages sont rares, souvent lointains: un matelot buvant à la régalade, une barque à l’horizon, des pêcheurs ravaudant leurs filets, des promeneurs sur un quai. Tel un photographe, il capture ses sujets dans la vie quotidienne et c’est librement qu’il les interprète.
Largement influencé par les impressionnistes, Nattero fait de la lumière l’élément essentiel de sa peinture.
«La note vibrante, tel est en effet le but que veut atteindre Nattero: à cela, il ne craint pas de sacrifier le trait précis. Il donne admirablement l’impression d’une foule grouillante sur nos quais ensoleillés, dans nos vieilles rues pittoresques par des empâtements habilement apposés.»
—Marseille Étudiant, mai 1905
Il connaît parfaitement le secret des couleurs pures et c’est avec précision qu’il dépose une touche de rouge sur le bonnet d’un pêcheur ou une touche de blanc sur le rebond d’une vague. Sa palette évolue dans des camaïeux de bleu, de mauve, de rose, de nuances nacrées, d’ocre chaude sur les crépuscules; les vagues déferlantes passant de l’émeraude métallique aux cendres vertes les plus claires, les plus laiteuses.
Il oublie le noir.
Œuvres
La Patache dans le port de Toulon, huile sur toile, 46 × 61 cm, 1902-1905, Musée d'art de Toulon