La scène se déroule en pleine campagne avec les montagnes en arrière-plan.
Style : romantisme.
Technique : huile sur panneau, avec applications de toile de coton au dos, pour renforcer la structure du panneau de bois.
La manière particulière de placer les coups de pinceau, pittoresque et légèrement bizarre et expressive, a probablement ses origines dans le mouvement pictural qui part de Delacroix, de ses représentations romantiques de l'Orient et de scènes qui expriment la liberté, l'exotisme, décrivant curieusement des personnages ethnographiques et quelque peu idéalisés de différents pays.
Le peintre parvient habilement à transmettre une atmosphère particulière en peignant les nuages en mouvement dynamique, créant ainsi un effet émotionnel.
Notices biographiques sur le peintre.
Joseph Hornung (1792 Genève - 1870 Genève).
Artiste suisse d'origine alsacienne.
L'un des représentants majeurs de l'Ecole de Genève, considéré à l'époque comme le peintre officiel de la Réforme.
Après son apprentissage de graveur de boîtes de montres, Joseph Hornung travaille dans ce domaine avant de se former à la peinture, tout en étudiant le dessin auprès de Constant Vaucher.
Auteur de peintures de genre et d'histoire, il privilégie particulièrement les thèmes liés à l'histoire de la Savoie et de la Réforme (par exemple Les adieux de Calvin, 1829). Il réalise également des portraits (Guillaume Henri Dufour, Alexandre Vinet, Jean Humbert), des paysages et des dessins.
À partir de 1826, il expose avec succès aux Salons de Paris. Ses propositions à la Royal Academy de Londres (1839) ou au Salon de Paris (en 1831, 1840, 1841, 1843 et 1847) lui valent des médailles et des mentions élogieuses dans la presse, dont celles du célèbre Étienne-Jean Delécluze.
Ses admirateurs comprenaient le roi de France Louis Philippe et le peintre Ary Scheffer.
Il refuse cependant de s'installer à Paris et s'engage dans la vie publique à Genève.
Il voyage en Italie (1834), en Hollande (1838) et en Angleterre (1840 et 1859).
Hornung était membre du corps législatif cantonal de Genève à partir de 1836 (Conseil représentatif, à partir de 1842 Grand Conseil).
En amitié avec les sculpteurs James Pradier et John-Étienne Chaponnière, les peintres François Diday et Alexandre Calame, les écrivains John Petit-Senn, Marc Debrit et Marc Monnier, Hornung deviendra une figure légendaire du monde culturel genevois et sa barbe ravira. les caricaturistes.
Henri-Frédéric Amiel, qui consigne leurs conversations dans son journal, note son érudition et le surnomme « Pape Titien ». Comme l'écrit Philippe Plan dans l'une des nombreuses nécrologies qui lui sont consacrées, "il n'y a pas de Genevois qui ait eu l'honneur de plus d'articles biographiques au cours de sa vie".
Les nombreux portraits de lui, dont celui de son épouse ou de célébrités locales comme le général Dufour, Alexandre Vinet ou le pasteur Fazy, connaissent également un grand succès. Ses sujets historiques témoignent de son intérêt pour la Réforme et le passé de Genève, notamment Les Adieux de Calvin, Servet en marche vers l'exécution (1845), La Prédication à Molard de Froment (1864) et Luther au cimetière de Worms. Son chef-d'œuvre, Le Jour d'Après la Saint-Barthélemy, peint en 1852 pour le marquis Girolamo d'Adda, suscite l'enthousiasme critique.
Il réalise souvent des reproductions lithographiques de ses propres peintures.
Œuvres du Musée : Genève, Musée d'Art et d'Histoire ; Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts ; Lausanne, Musée historique.