Deux courts poèmes rédigés sur une même feuille.
Quatrain écrit dans le cadre d’une souscription publique en faveur du brigadier Dominique Millot, du 8ème régiment de cuirassiers, devenu aveugle :
« Aveugle comme Homère et comme Bélisaire,
N’ayant plus qu’un enfant pour guide et pour appui
La main qui donnera du pain à sa misère,
Il ne la verra pas, mais Dieu la voit pour lui »
Victor Hugo fait ici référence au généralissime Bélisaire, dernier grand défenseur de l’empire romain au VIème siècle, vainqueur des Vandales et des Ostrogoths, sous le règne de Justinien. Sa fin est équivoque, représenté en consul et général triomphateur, duc de Mésopotamie, chef suprême des troupes impériales d’Orient. Quand d’autres lui donnent une triste fin, à l’instar du philosophe Jean‑François Marmontel l’imaginant aveugle, guidé par un adolescent, mendiant dans les rues de Constantinople, et de Jacques-Louis David le peignant en demandant l’aumône.
Suit, au-dessous, un joli distique que le poète introduit par cette phrase : « écrit sur la cheminée de la chambre de Mme de La Vallière à St Germain » :
« Ici vous vous aimiez, toi douce, lui vainqueur,
Lui roi par ses aïeux, toi reine par le cœur »