Belle paire de vases balustres en faïence polychrome à décor tournant sur fond brun, semé de croix ancrées, couronnes et hermines, de médaillons à thématique héraldique comprenant des cervidés et rapaces.
L’ensemble est rehaussé d’une monture en bronze à double patine agrémentées de rinceaux et enroulement architecturés.
Biographie :
À Bordeaux, la faïence fine connaît un grand développement au début du XIXe siècle, à partir de la création par Boudon de Saint-Amans d'une manufacture qu'il cède rapidement à David Johnston. Celui-ci ouvre une manufacture à Bacalan qui va avoir jusqu'à 700 ouvriers. La production est alors industrielle, avec des décors imprimés aux motifs et couleurs. Jules Vieillard succède à David Johnston, en 1845, et son action est déterminante dans le succès industriel de la manufacture de Bacalan mais aussi dans la qualité artistique d'une production qui fut unanimement célébrée au moment des célèbres Expositions universelles d'où le nom communément donné à ces faïences de « Vieillard ». Dans sa dernière période, Jules Vieillard développe un exceptionnel orientalisme. En 1865 ses fils, Charles et Albert, prennent sa suite sous la raison sociale de Manufacture Jules Vieillard et Cie, et produisent des motifs très variés avec tout spécialement des fleurs et des oiseaux. Cependant, si les décors imprimés ne sont pas complètement abandonnés, leur qualité laisse à désirer. Ils décident alors de renouveler les formes, s'orientant vers des pièces décoratives désormais à la mode comme les lampes, les cache-pots, ou les vases. Quant aux décors, ils connaissent à leur tour une renaissance, grâce à l'arrivée d'Amédée de Caranza vers 1875, un céramiste venu de Longwy, où il y avait lancé dès 1872 ses fameux « Emaux de Longwy », selon un procédé de décor d'émaux cloisonnés. Ses décors veulent alors surtout évoquer l'éclat des objets persans ou japonisants. Parti chez le concurrent bordelais, Longwy ne garde pas longtemps son exclusivité. Caranza, devenu chef d'atelier à la manufacture Vieillard en 1882, qui connaît un nouvel élan, puis la quitte probablement en 1885. L'usine Vieillard ferme en 1895.