(La Bassée 1761 – Paris 1845)
Portrait de jeune femme à la robe cramoisi
Huile sur toile
H. 22 cm ; L. 17 cm
Louis-Léopold Boilly, né à La Bassée, dans le nord de la France, le 5 juillet 1761 meurt à Paris le 6 janvier 1845. Fils d’un modeste sculpteur sur bois, notre artiste est largement autodidacte. Ce trait peut surprendre de la part d’un peintre dont les tableaux montrent souvent une construction sophistiquée et une exécution raffinée. Il commence tôt à peindre et reçoit ses premières commandes à l’âge de onze ans. Il s’émancipe à treize ans et demi de la tutelle paternelle pour bénéficier de la protection d’un de ses parents à Douai.
En 1779, remarqué par l’évêque de la ville, il part pour Arras où il acquiert une réputation de portraitiste qui lui aurait value jusqu’à trois cents commandes. Il semble que ce soit à Arras qu’il ait appris à peindre trompe-l’œil et grisailles sous la direction du peintre Dominique Doncre (1743-1820).
En 1785, il va s’établir à Paris qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort. Il participe pour la première fois au Salon en 1793 et y expose régulièrement jusqu’en 1824. Pendant la Terreur, dénoncé au comité de Salut Public pour avoir peint des sujets allant à l’encontre de la morale, il échappe de peu à la guillotine, en montrant son Triomphe de Marat, aujourd’hui conservé au Musée des beaux-arts de Lille, (inv 1290 bis).
Toute sa carrière aura été consacrée à deux types de représentations: des scènes de genre et des portraits. Boilly reste toute sa vie un peintre de petit format, travaillant pour un milieu essentiellement bourgeois. Auteur de scènes plus ou moins licencieuses à ses débuts avant la Révolution, il évolue vers des représentations de la vie quotidienne de son temps, Il peint ses contemporains mieux qu’aucun autre, mélangeant les genres avec un extraordinaire brio. Le recours au trompe-l’œil et à la grisaille lui permettent de démontrer sa virtuosité mais il excelle aussi dans la caricature.
Louis-Léopold Boilly est aujourd’hui connu pour ces petits portraits caractéristiques, toujours réalisés de la même manière, sur des toiles bien apprêtées, tendues sur de petits châssis à clefs et ornementées de cadres massifs. Ces œuvres réalisées pour toutes la bourgeoisie et l’aristocratie française après 1790 sont aujourd’hui très prisées pour leur caractère et l’apparence vivante retranscrite par Boilly. Le réalisme des chairs et des tissus impressionne encore à ce jour, comme dans notre portrait, particulièrement bien dessiné et attrayant.