Plaquage de parchemin et filet d’acajou.
Années 1940.
Formé à l’école des Beaux-Arts de Toulouse, André Arbus se forme au métier d’ébéniste dans l’atelier familial. Il est remarqué à partir de 1925 lorsqu’il envoie ses premiers meubles au Salon des Artistes et à l’Exposition des Arts Décoratifs. Fort de ce succès, il s’installe définitivement à Paris en 1933. Il s’inscrit rapidement comme l’un des chefs de file du retour à la tradition de qualité française. Un renouveau des arts inspirés du XVIIIe siècle, pour lequel il décide de ne pas employer de métal ou de verre et de favoriser des courbes sobres, sans motifs.
En une période qui voit se développer le fonctionnalisme, l’œuvre d’André Arbus reste parfaitement classique et poursuit une tradition dont Süe et Mare, Ruhlmann, Leleu et d’autres s’étaient faits les défenseurs. Ces meubles au lignes rigoureuses mais sans lourdeur, rappellent les modèles Louis XVI les plus dépouillés et témoignent d’une forte influence du néo-classicisme. Cette table s’inscrit parfaitement dans le travail mené par Arbus dans les années 30 et 40 autour du parchemin, matériau noble par excellence, mis en valeur par le travail sobre de l’artiste, comparable au lit de repos gainé de parchemin illustré dans Kjellberg, P. (2000). Art Déco : Les maîtres du mobilier - le décor des paquebots. Les éditions de l’amateur. Notre guéridon associe les arrêtes aigües du plateau et du pied aux courbes du piètement qui forment une volute végétale néoclassique, présente sur la table à manger illustrée dans le même ouvrage précédemment cité.
En 1937, il reçoit une commande de l’Etat pour le ministère de l’Agriculture, rue de Varenne puis, en 1939, pour l’aménagement de la section française à l’Exposition internationale de New-York. Il travaille à la salle Médicis du château de Rambouillet, pour des appartements de l’Elysée, pour un hôtel particulier du parc Monceau, pour le grand marchand de tableau Aimé Maeght ainsi que pour plusieurs paquebots.
Ces prestigieuses commandes témoignent du succès que connut le designer tout au long de sa carrière, entériné par sa nomination au titre d’officier de la Légion d’honneur en 1954.