Les sabres sont décrits en fonction des connaissances sur l'objet du moment et peuvent être modifiées à tout moment, en fonction de l'évolution de celles-ci. Les descriptions ne sont pas des Expertises, mais sont le reflet des connaissances acquises sur le sujet. Toutes les informations contenues dans ce document (qui peuvent être modifiées à tout moment), ne sont livrées qu’à titre d’information et ne pourraient être tenues comme contractuelles et n’engagent en aucun cas les personnes qui les ont rédigées. Elles sont réalisées en toute transparence et faites de toute bonne foi, sans falsification de quelque sorte que ce soit.
DESCRIPTION :
Ce très ancien sabre de plus de 800 ans (fin Heian début Kamakura) est une pièce extrêmement rare, aussi bien par son histoire, que par son état de conservation, avec son Nakago et son Nagasa « Ubu », c’est à dire non raccourcis, mais aussi une caractéristique très importante au sujet de la valeur de ce sabre, car les sabres de ce très célèbre forgeron, (faisant partie des Goban Kaji, 50 forgerons privilégiés de l’Empereur Gotoba, fabricant au Printemps), est une des caractéristiques des 2 sabres de Bungo Yukihira détenues par le Palais Impérial appelés O-mono, sont tous deux utilisés lors des très importantes cérémonies impériales d’intronisation, etc, par ailleurs ils sont aussi « Ubu », tout comme le Trésor National Bungo Yukihira, et les 2 autres Bunkazaï du même artisan, ainsi que par sa provenance confirmée par son Torokusho qui en font un Daimyo Toroku, de son lieu d’origine (Préfecture d’Oita).
Il porte de plus, une signature sur son Nakago et un Shirasaya-gaki, qui avec son certificat de la N.T.H.K, confirme son identité et son authenticité. Lame de très bonne qualité et en excellent état de conservation vu sa très grande ancienneté.
Certificats et Document : Certificat d’authenticité de la N.T.H.K Tokyo, Hoju et Sayagaki d’un expert désignant cette lame comme « Kishin Daiyu Yukihira » et mentionnant par la même un Zaimei, avec son Torokusho (Daimyo Toroku) N°3953, en date de Showa 28.12.16 (16 Décembre 1953).
Cette lame a été forgée suivant la tradition « Yamashiro-den » de L’École « Mokusa Hoju » qui débuta dans le milieu de la période Heian et continua pendant les périodes Kamakura et Muromachi. On dit que cette Ecole est à l’origine du développement de la Tradition Yamashiro-Den, après être rentré des Provinces du Nord : Dewa, Mutsu, avant de retourner dans leur Province initiale de Bungo dans le Kyushu (Sud du Japon). C’est aussi le point de départ du sabre japonais que l’on connaît à l’heure actuelle.
Il était voué aux sabres Hoju une attention particulière, de porte-bonheur, et on le plaçait souvent aux côtés des femmes aristocratiques prêtes à accoucher. Par ailleur, le grand Shogun Toyotomi Hideyoshi appréciait énormément ces sabres (page 155 livre Connoisseur’s Book of japanese swords).
Traduction du certificat :
Ce sabre revêt un intérêt tout particulier car il est d’abord une pièce historique, qui date de 819 ans environ, (fin période Heian-début Kamakura), il est ensuite accompagné d’un Torokusho officiel (document d’enregistrement des armes), qui par sa date d’enregistrement notifie un Daimyo Toroku, c.-à-d. l’ancienne appartenance à une très ancienne famille aristocrate (Kuge), ou militaire (Bushi).
Mis à part ces informations historiques, ce sabre est dans son intégrité d’origine, et n’a donc pas été raccourci d’une façon ou d’une autre, souvent au niveau de la soie, ce qui est pour un Tachi de cette époque, extrêmement Rare ! On dit qu’il est Ubu.
Tout en l’observant de l’extérieur il est protégé par un fourreau en bois, appelé saya, qui le préserve au mieux de l’environnement extérieur, et en l’occurrence de l’humidité. De plus, ce fourreau comporte des inscriptions manuelles calligraphiées à l’encre noire, indiquant le nom de l’artisan forgeron qui l’a réalisé : 紀新太夫行平, puis l’inscription Zaimei chu, présence de la signature, et ses dimensions, sans signature de la part de l’auteur de la calligraphie, mais présence d’une étiquette, très vraisemblablement de Collection privée.
Ce sabre possède une autre caractéristique intéressante à noter, il n’a qu’un seul Mekugi-ana, soit une seule perforation dans la soie, ce qui pour un sabre de cette époque est aussi extrêmement rare, et qui confirmerait qu’il n’ait appartenu qu’à une seule et même Famille (du fait de son importance) et ainsi avoir été transmis de génération en génération.
Sa forme générale correspond bien aux caractéristiques générales de cette époque, particulièrement la forme de la courbure, la forme de la soie et le Ko-kissaki, pointe de dimension réduite.
En observant la lame on s’aperçoit qu’elle possède sur la longueur 3 zones de couleurs différentes, de la plus foncée proche du gris anthracite se trouvant à proximité de l’arrête extérieure travaillée en O-Itame-hada, puis la seconde moins large travaillée de la même façon mais mixée avec des Ayasugi-hada courbes régulières en millefeuille donnant un aspect de vagues sur du sable, et la troisième plus fine de couleur gris métal présentant les différents motifs de travail de la lame comme dans la deuxième partie, sur une base de Suguha en Nie-deki, Jinie et Chikei, avec Sunanagashi, et Hotsure. Soit une lame avec un travail de forge exceptionnel, à l’image d’un paysage en bords de mer. Sont aussi des caractéristiques qui valident une lame de cet artisan forgeron, comme on peut le voir sur des lames enregistrées en Kokuho ou Bunkazai, pour ne pas dire Juyo-token, de ce même artisan. En comparaison avec des lames Mokusa Hoju qui ne possèdent pas ce dégradé de couleurs dans les aciers de la lame, mais qui sont beaucoup plus sombres d’apparence dû à une origine différente du minerai de fer, et plus contemporaines, période milieu-fin Kamakura.
Les conditions de conservation de ce Tachi sont tout à fait exceptionnelles, et uniques du fait de sa rareté, concrétisé par son caractère « Ubu » d’origine, de son Torokusho caractérisé par sa date en Daimyo Torokusho d’origine de la Province de naissance du forgeron, son Sayagaki qui annonce le zaimei et qui donne une information assez précise sur la période où ce sabre a été éxécuté, par sa dénomination : Kishin Daiyu Yukihira (紀新太夫行平) - Nom de l’artisan qui correspond à l’ère Genkyu (1204-1206).
L’auteur très vraisemblable du Sayagaki, serait le Dr Junji Honma, personnalité et référence mondiale en matière de sabres Koto, comme celui-ci. Cette arme ancestrale revêt une apparence à la fois élancée, très finement travaillée, mais aussi puissante et noble à l’image de sa courbure Sori, typique de cette époque, et une indiscutable prestance, sont quelques-unes des caractéristiques qui font de ce sabre, une véritable pièce de musée qui agrémentera dignement votre Collection.