Tabouret de pieds
Noyer mouluré et doré
Paris, époque Empire
Vers 1811
H. 18 ; 40 ; 34 cm
Provenance: Un appartement monégasque
Beau et rare tabouret de pieds intégralement réalisé en bois doré. Il repose sur quatre pieds tournés à extrémité extérieure en boule, la ceinture quadrangulaire rectiligne sans dès, le fond creux à décor de cinq rosaces sur les grands cotés, quatre sur les petits cotés. Garniture postérieure de crin de cheval sur sangle. La ceinture est estampillée à chaud WERNER, les sangles portent l’étiquette « Le Garde-Meuble Public, Bedel & Cie, 18 rue Saint-Augustin n°9056 »
Notre tabouret de pieds fait parti d’une petite production de meubles d’apparats. Nous pouvons le rapprocher des tabourets livrés par MARCION en 1811 livrés pour le 4e Salon de l’Empereur à Compiègne qui reprennent l’essence de bois (noyer doré), la forme, le décor et les dimensions de celui que nous présentons. Un autre modèle similaire a été livré en 1811 pour la chambre à coucher des Grands-Appartements du château de Meudon. L’estampille au fer chaud sur l’intérieur de la traverse de Werner renvoi à la marque du tapissier qui fut un des plus grands décorateurs en vogue sous la Restauration
Modèles comparables livrés par MARCION:
En 1798, Pierre Benoît Marcion établit son atelier-magasin rue Neuve des-Petits-Champs, à l'enseigne "aux Égyptiens" où il annonce à sa clientèle "un choix de meubles de genre, en bois d'acajou richement ornés de bronzes, d'après les belles formes des Antiquités étrusques ,égyptiennes ,grecques et romaines." Son commerce devenant de plus en plus important, il transfére son établissement rue Helvétius puis rue Saint Marc. L'artiste est doué. Ses meubles, bien proportionnés, sont décorés avec soin, discrétion et originalité. Il commence à avoir de plus en plus de commandes du Garde Meuble jusqu'à devenir vers 1805, l'un des principaux ébénistes de Napoléon pour qui il fabrique commodes, consoles, secrétaires, bibliothéques. Il meuble Le Petit Trianon, Fontainebleau, Saint Cloud, les Tuileries, mais son ouvrage principal reste le lit de l' Impératrice Marie Louise exécuté en 1809 en noyer doré, richement sculpté de cygnes, guirlandes et rinceaux. Le Garde Meuble écrira en parlant de lui que "ses meubles réunissent à la fois la qualité parfaite des matériaux au fini de la confection, à la régularité des proportions ... Monsieur Marcion est un des ébénistes de Paris qui fait établir les meubles avec le plus de perfection" Marcion cessera ses activités en 1817 et se retirera à Château-Thierry.
Bibliographie:
Marcion - Ébéniste de Napoléon - Jean-Pierre Planchon - Saint-Rémy-en-l'Eau, Monelle Hayot - 2007, un modèle similaire page 50 et 146
Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle - Pierre Kjellberg - Les Editions de l'Amateur - 2008
Rapport de condition:
Très bon état général, restaurations anciennes sur un pied, le tissu présentant quelques usures