(1845, Saint-Jean-de-Fos – 1881, Saint-Maur-des-Fossés)
Allégorie de la Sculpture et de la Peinture
Huile sur toile
H. 150 cm ; L. 114 cm
Vers 1880
Ce grand tableau est probablement un projet de tapisserie, ou bien un décor de boiserie pour un bel hôtel particulier, possiblement de la Plaine Monceau. Il est typique de cette peinture décorative telle que la pratiquaient des artistes comme Pierre-Victor Galland, François Ehrmann, ou encore Alexis-Joseph Mazerolle.
Deux termes à figures féminines, d’inspiration maniériste, encadrent la composition centrale, inscrite dans un caisson simulé par un tore de laurier formant un encadrement à deux lobes, lui-même surmonté d’un médaillon représentant un profil de la déesse Athéna, protectrice des Arts. La Sculpture et la Peinture sont ici personnifiées par deux jeunes femmes, accompagnées chacune des instruments de leur art : un marteau et un compas pour la Sculpture, une palette et une toile sur laquelle dessine un chérubin pour la Peinture. Celle-ci semble d’ailleurs, dans la concurrence entre les deux arts, l’emporter, comme le suggère sa pose debout et dominante.
Dans les angles sont inscrits les noms de célèbres artistes de l’antiquité grecque. A gauche les sculpteurs Praxitèle, actif au IVème siècle av. JC) et Phidias (orthographié, probablement par erreur, PhYdias), actif au Vème siècle av. JC. A droite le peintre Apelle, actif au IVème siècle av. JC, et un autre non identifiable : Xeut… ?
Élève de Tissier, Cabanel et de Cogniet, l’héraultais Oscar-Pierre Mathieu fut un peintre académique spécialisé dans les portraits et les sujets d’histoire antique et biblique, qu’il exposa au Salon entre 1864 et 1881, dont plusieurs furent acquis par l’État pour être placés dans des bâtiments publics. Son décor du plafond de la salle des mariages de la mairie de Clichy peut, dans sa facture, être rapprocher de notre peinture.