Paysage avec un pêcheur,
Signé en bas à droite
Crayon sur papier
27,8 x 44 cm
Encadré sous verre : 43 x 59,5 cm
On retrouve dans ce dessin tout ce qui fait le talent et le charme de l'art de Jules Noël : la façon dont il dessine les ombres et la lumière qui donnent vie et mouvement aux arbres ou les reflets très astucieusement suggérés.
C'est un véritable artiste romantique à la croisée de l'école de Barbizon pour son réalisme.
Jules Noël, ou Jules Achille Noël, de son vrai nom Louis Assez Noël, était un peintre et dessinateur français.
Louis Assez, dit Jules, est né le 4 janvier 1810 à Nancy. Sixième enfant, le prénom "Assez" exprime bien la lassitude des grossesses répétées de sa mère.
Il passe une partie de son enfance à Quimper, puis à Lennon, où son père, conducteur de travaux aux Ponts et Chaussées pour la construction du canal de Nantes à Brest, lui apprend le dessin. Élève de Louis-Gabriel Charioux (1775-1854), professeur de dessin à Brest, il vient à Paris et étudie avec Jean-Victor Bertin. À la mort de son père en 1835, il retourne en Bretagne pour enseigner le dessin à Saint-Pol-de-Léon. Il occupe ensuite la chaire de dessin à Lorient de 1835 à 1838.
En 1836, il expose pour la première fois deux tableaux au Salon des Beaux-Arts de Nantes. En 1837, il épouse Adèle Cécile Constance Caris, fille d'un libraire de Lorient. C'est auprès de son beau-frère Eugène Michaux, lieutenant d'artillerie de marine, qu'il trouve la documentation et les techniques maritimes nécessaires à la représentation minutieuse des manœuvres de voile. Grâce à ses visites régulières à Brest, il peint cinq grands tableaux de la rade et de son port.
En 1839, il s'installe à Nantes. Lors d'une visite du duc de Nemours, à qui il présente ses carnets de croquis, il reçoit sa première commande : Sa Majesté le duc et la duchesse de Nemours embarquant dans une barque en rade de Brest le 10 août 1843. Sur la recommandation du duc, il obtient la chaire de dessin au lycée Henri-IV à Paris, où il s'installe en 1845.
À partir de 1840, il expose dans presque tous les salons parisiens, et ce jusqu'en 1879. Au Salon de 1846, avec trois œuvres, Jules Noël s'affirme comme marin. Baudelaire, commentant Souvenir de Rhodes, écrit : "M. Jules Noël a peint une très belle marine, d'un beau coloris clair, éclatant et gai". Pendant les vacances scolaires, il se rend en Bretagne et en Normandie pour peindre des paysages et des marines. Il travaille dans la région de sa belle-famille entre Auray et Hennebont, mais fréquente aussi les villes portuaires de Douarnenez, Brest, Quimper, Morlaix, Roscoff et Landerneau.
En 1856, il est affecté par la mort de sa mère, qui l'avait soutenu. Très tôt, il adopte le N à l'envers pour ses peintures et dessins, en hommage à sa mère qui signait ainsi.
En 1860, il met en vente trente tableaux à l'Hôtel Drouot. La vente est un succès.
En 1875, il séjourne au Tréport, à Genève, à Berne, à Fribourg et à Bâle. Mais ses séjours les plus marquants sont à Dieppe (1858-1872), au Tréport (1870-1878) et à Fécamp (1866-1877).
En 1877, alors que ses jours sont bien remplis, il mène une vie débridée, s'adonne à l'absinthe et perd des fortunes au jeu. Son gendre réussit à le faire exclure du cercle artistique et littéraire de la rue de Volnay. Eloigné de lui, Jules se rapproche de sa fille aînée Maria-Dina.
Handicapé par la maladie, les pertes de mémoire et les troubles de la vue, ses œuvres sont moins élaborées mais spontanées et modernes.
Il rejoint sa fille Maria-Dina et son gendre Paul Jacon à Mustapha, en Algérie, où il meurt le 26 mars 1881.
Le musée des beaux-arts de Quimper a présenté une importante rétrospective de ses œuvres en 2005.
Un grand nombre de musées nationaux conservent des œuvres de Jules Noël dans leurs collections, notamment le musée du Louvre, le National Maritime Museum de Londres, le musée du Château de Versailles, les musées de Brest, Marseille, Briançon, Dieppe, Rennes, de Dijon, Angers, Castres, Chantilly, Chartres, Chaumont, La Rochelle, Mulhouse, Nancy, Nantes, Reims, Tours.