Elle est en parfait état et est décorée d'une demi-douzaine de scènes galantes repoussées dans l'argent. La scène centrale représente une scène de mariage dans la façon de la Rome classique dans une cartouche sommée d'une couronne fermée de prince du Saint-Empire germanique et fait probablement référence à une union d'un membre de la famille d'Orange-Nassau.
Ces boîtes furent destinées à contenir un bout de tissus imbibé d'eau de reine de Hongrie .
L'eau de la reine de Hongrie était un parfum à base de romarin, fleur d'oranger et eau de rose , qui avait un grand succès au dix-huitième siècle.
Selon la légende, un ermite l’aurait offert à une reine de Hongrie, âgée à l’époque de 72 ans.
Celle-ci utilisa l’eau-miracle pendant un an et, atteinte des maux de la vieillesse, elle recouvra alors sa santé, sa forme et la beauté de ses vingt ans. Une histoire prodigieuse dont l’on trouve une trace écrite:
"Moi Dona Isabelle Reine de Hongrie, étant âgée de soixante et douze ans, fort infirme et goutteuse, usai un an entier de la suivante recette (…) Laquelle fit tant d’effet, qu’en même temps je guéris et recouvrai mes forces, en sorte que paraissant belle à chacun, le Roi de Pologne me voulut épouser : ce que je refusai."
On l'appelle alors l'Eau de la Reine de Hongrie. Des historiens se sont penchés récemment sur cette légende, voulant retrouver cette reine qui donna son nom au parfum. Plusieurs reines sont alors évoquées entre 1370 et 1666, sans qu’aucune ne puisse correspondre au témoignage de cette reine âgée de 72 ans.
La réalité serait donc finalement moins miraculeuse puisqu’il pourrait s’agir du premier « coup marketing » de l’histoire. Les parfumeurs de Montpellier auraient inventé l’histoire de toutes pièces pour susciter la curiosité et la convoitise de leurs clients et introduire ainsi l’eau de la Reine de Hongrie à la cour de Louis XIV !
Madame de Maintenon, gouvernante des enfants de Louis XIV avec qui elle se maria en secret après la mort de sa femme légitime fit de cette eau son produit favori. Elle la conseilla d’ailleurs aux pensionnaires de la maison royale de Saint-Cyr pour les protéger des maladies et des épidémies.
Madame de Sévigné en est également une utilisatrice très régulière, écrivant à sa fille Mme de Grignan : « J’en suis folle, c’est le soulagement de tous mes chagrins ».
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, la renommée de cette eau aux milles bienfaits ne cesse de croître. Elle est ensuite peu à peu remplacée par une autre eau célèbre, l’eau de Cologne. Cependant, elle ne tombe pas totalement dans l’oubli.