Cette citation tirée de la comédie de Henry Monnier et Gustave Vaëz, Grandeur et décadence de Monsieur Joseph Prudhomme (1852, acte III, scène 3), acquit une telle célébrité qu’elle passa presque aussitôt dans le langage courant . Reprise dès 1857 par Flaubert, dans Madame Bovary , elle reste un exemple de la sottise de certains discours officiels et aussi de ce piège de la rhétorique qui se referme lorsque deux métaphores incompatibles se télescopent pour produire un effet à la fois comique et malencontreux.
Créé par Henry Monnier, Monsieur Prudhomme apparaît en 1830 dans les Scènes populaires, dessinées à la plume, puis dans la pièce de théâtre Grandeur et décadence de M. Joseph Prudhomme (1852) puis dans les deux volumes de recueil de dessins Mémoires de Monsieur Joseph Prudhomme (1857), puis dans Monsieur Prudhomme chef de brigands (1860).
De ce personnage emblématique sot, grassouillet, conformiste et sentencieux, Honoré de Balzac dira qu’il est « l’illustre type des bourgeois de Paris ».
Paul Verlaine s’en inspirera pour son poème homonyme des Poèmes saturniens.
Sacha Guitry créera en 1931 une pièce de théâtre, Monsieur Prudhomme a-t-il vécu ?, s’inspirant librement de la vie d’Henry Monnier, et relatant la genèse de ce personnage.
À partir de 1852, le caricaturiste Honoré Daumier représentera plusieurs fois le personnage dans ses lithographies.
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Dessin original au crayon
de
Alexandre SOLDÉ (1822-1893)
Signé en bas à gauche
Dimensions du dessin 23.2 x 16.5 cm
Marouflé sur papier fort
Dessin ancien dans un bon état de conservation - Voir photo