Abrate, Ange (Angelo, dit)
Turin, Piémont, 21 avril 1900 – Sallanches, Haute-Savoie, 10 septembre 1985
Le massif du Mont-Blanc vu depuis le col de Véry (1 964 m), Megève, vers 1930-1950
Huile sur toile
Signé en bas à droite « A. Abrate »
Contresigné et localisé au dos sur le châssis
H. 49,5 cm / L. 64,5 cm
Œuvre nettoyée et vernis par un restaurateur professionnel.
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Abrate, Ange (Angelo, dit)
Turin, Piémont, 21 avril 1900 – Sallanches, Haute-Savoie, 10 septembre 1985
Le peintre du Mont-Blanc
Angelo Abrate voit le jour en 1900 à Turin au sein d’une famille modeste. Après avoir passé une partie de son enfance dans cette ville, il rejoint ses parents à Marseille à l’âge de huit ans, ces derniers y ayant émigré. De retour dans sa ville natale à 16 ans, il devient ouvrier dans une usine métallurgique afin de subvenir aux besoins de sa famille.
Sa passion pour la montagne le conduit à pratiquer l’alpinisme. Emportant son matériel avec lui dans ses expéditions, il s’adonne à la peinture en autodidacte. Il sait tirer profit de sa dextérité pour l’adapter dans le domaine de l’alpinisme, en forgeant par exemple lui-même ses pitons.
Admis à 23 ans comme membre du Club alpin italien, il devient également membre du Club alpin français et du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne de Chamonix.
Autodidacte, sa formation se construit à travers ses lectures, son sens aigu de l’observation et sa passion pour les éléments naturels.
Suite au succès de sa première exposition à Turin au Club alpin en 1924, il abandonne sa carrière de dessinateur industriel pour se consacrer entièrement à la peinture. Deux expositions marquantes suivent à Chamonix en 1927 et à Turin en 1928. On le retrouve ensuite à Milan et à Paris en 1937.
Il se consacre principalement à la peinture de paysages de montagne mais explore également les natures mortes et d’autres types de paysages, particulièrement les calanques de Marseille, qu’il affectionne à la fin de sa vie. Il réalise ses œuvres le plus souvent sur panneau, utilisant exclusivement le couteau (jusqu’en 1944), à l’exception des ciels qu’il peint au pinceau. Il est renommé pour ses « grisailles », représentant des paysages de montagne par mauvais temps, faits de nuances de gris.
Il se lie d’amitié avec de nombreux peintres parmi lesquels Joseph-Victor Communal (1876-1962), Francis Cariffa (1890-1975) ou encore l’italien Cesare Maggi (1881-1961), qui fut pour ainsi dire, son maître spirituel dès 1921.
Défenseur de la « peinture de montagne », il œuvre à la mettre en valeur et à la faire connaître au plus grand nombre. Peintre prolifique, capable de peindre en plein air dans des conditions extrêmes (souvent jusqu’à -18° C), il produit parfois deux ou trois tableaux par jour. Ingénieux, il imagine même un système lui permettant de sécher les toiles réalisées en altitude, dans son sac à dos, afin de pouvoir les transporter sans délai.
Il s’installe d’abord à Courmayeur (Vallée d’Aoste), puis en 1930 à Sallanches où il construit lui-même sa maison (1938). Il séjourne de longues périodes à Zermatt et à Chamonix.
En 1970, il remporte le premier prix à l’Exposition nationale de la montagne à Turin.
En 1976, il est nommé citoyen d’honneur de Sallanches. Il lègue un patrimoine important à sa commune où il s’éteint en 1985.
La Société des peintres de montagne lui consacre une rétrospective en 1992.
A la fin de l’année 2019, une exposition intitulée « Chemins de traverse » est organisée à la médiathèque de Sallanches en son hommage. Le commissariat de celle-ci en est assuré par son arrière-petit-fils Oscar Abrate, lui-même artiste.
Ses tableaux sont aujourd’hui présents dans de nombreux musées.
Bibliographie