Appian, Adolphe
Lyon, Rhône, 23 août 1818 – Lyon, Rhône, 29 avril 1898
Barque au rivage, Méditerranée, 1882
Huile sur toile
Signé et daté en bas à droite « Appian 1882 »
H. 40,5 x 69 cm
Cadre d’origine en bois sculpté et doré de style Louis XIV, fin du XIXe siècle.
Œuvre nettoyée et vernie par un restaurateur professionnel.
--
Ce tableau représente une scène côtière animée par la présence d’un voilier accosté au premier plan, au centre de la composition. La barque, à voile latine, est représentée à l’échouage dans une mer calme, son mât blanc se détachant nettement sur un ciel parcouru de larges nuées. À gauche, un chemin escarpé grimpe entre les rochers, où l’on aperçoit deux promeneurs, silhouettes minuscules mais essentielles à la narration de la scène.
La composition repose sur une diagonale rocheuse partant du coin inférieur gauche et conduisant le regard vers la mer ouverte. L’horizon est légèrement surélevé, soulignant la vaste étendue céleste, traitée par larges coups de brosse circulaires. La barque, légèrement en retrait, ancre la scène dans une atmosphère méditerranéenne où lumière, matière et présence humaine cohabitent avec harmonie.
La touche est rapide, vibrante, marquée par des empâtements nerveux dans la roche et plus fondus dans le ciel. La palette est dominée par les bleus turquoise, les bruns chauds, les ocres et les blancs crayeux. Le rendu atmosphérique, délicat mais expressif, montre une parfaite maîtrise des transitions de lumière.
Datée de 1882, cette œuvre appartient à la maturité d’Appian, au moment où il explore les côtes méditerranéennes avec un intérêt renouvelé pour la couleur et les jeux de lumière. Elle illustre pleinement l’évolution de sa peinture vers un naturalisme sensible, proche de l’école de Barbizon, mais porté par une recherche formelle plus libre.
--
Appian, Adolphe
Lyon, Rhône, 23 août 1818 – Lyon, Rhône, 29 avril 1898
Né Jacques-Barthélemi Appian, Adolphe Appian est un peintre et graveur français, rattaché à l’école lyonnaise. Il est le père de Jean-Louis Appian (1862-1896), également artiste-peintre.
Élève de Jean-Michel Grobon (1770-1853) et d’Augustin-Alexandre Thierriat (1789-1870), il étudie le dessin à l’École des beaux-arts de Lyon entre 1833 et 1836. Il débute sa carrière comme dessinateur pour l’industrie de la soie, avant de s’orienter vers la peinture de paysage.
Il expose dès 1835 au Salon de Paris, puis au Salon de Lyon en 1847. À partir de1855, il participe régulièrement aux Salons des deux villes. En 1852, sa rencontre avec Camille Corot (1796-1875) et Charles-François Daubigny (1817-1878) influence profondément sa manière. Abandonnant ses hésitations entre musique et peinture, il s’engage alors pleinement dans une démarche picturale proche de l’école de Barbizon.
En 1862, il participe à l’Exposition universelle de Londres, puis en 1867 à celle de Paris, où Napoléon III acquiert Le Lac du Bourget. Cette même année, il modifie sa palette, troquant les tonalités sombres et froides de sa première manière pour des harmonies plus chaudes et lumineuses. En 1868, il reçoit la médaille d’or au Salon de Paris. En 1889, il prend part à l’Exposition universelle de Paris.
Adolphe Appian fréquente régulièrement le village de Rossillon (Ain), lieu de villégiature prisé des artistes, et séjourne durant de nombreux étés à Artemare, dans le Bas-Bugey, où il descend à l’hôtel Buffet. Il y peint les paysages du Valromey, auxquels il accorde une place importante dans son œuvre. Ami des peintres de Barbizon, il effectue également plusieurs séjours à Fontainebleau (Seine-et-Marne), où il poursuit son exploration du motif en plein air.
À partir de 1863, Appian se consacre également à la gravure, réalisant quelque quatre-vingt-dix eaux-fortes imprimées chez Auguste Delâtre (1822-1907), après deux premiers essais en 1853 et 1854. En 1885, il expose dans la section « Fusains » de la première Exposition internationale de blanc et noir (pavillon de Flore, palais du Louvre), où il obtient une médaille d’or. Son travail au fusain lui vaut le surnom de « Delacroix du fusain », et son œuvre gravée influence notamment l’artiste américain Stephen Parrish (1846-1938).
Nommé chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1892, il meurt à Lyon en 1898, à son domicile de la rue des Trois-Artichauts. Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de nombreuses institutions publiques en France et à l’étranger.
--