"Michel-Marie POULAIN (1906-1991), Montfermy en Auvergne vu depuis la vallée de la Sioule, 1958"
Poulain, Michel-Marie
Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne, 5 décembre 1906 – Mandelieu-la-Napoule, Alpes-Maritimes, 9 février 1991
Montfermy, près de Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme, Auvergne, le village vu depuis la vallée de la Sioule, décembre 1958
Huile sur toile
Signé en bas à gauche « M M Poulain »
H. 54 cm / L. 65 cm
Au dos de la toile, dédicace de l’artiste « A ma grande amie / Madame / Crerwabery / MMPoulain / Montfermy / Auvergne France » (ou Madame Crowberry ?). Localisé et daté sur une étiquette collée sur le châssis. Œuvre nettoyée et vernis par un restaurateur professionnel.
--
Poulain, Michel-Marie
Nogent-sur-Marne, Val-de-Marne, 5 décembre 1906 – Mandelieu-la-Napoule, Alpes-Maritimes, 9 février 1991
Peintre, mannequin et danseuse française.
Femme transgenre, elle sert pré-transition en tant que sous-officier dans un régiment de dragons. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle est prisonnière dans un stalag dont elle s’évade en 1941. Après-guerre, elle est mannequin chez les grands couturiers et danseuse de cabaret music-hall.
En ce qui concerne son cheminement vers la transidentité, elle recourt à la chirurgie dès 1946. Elle est l’une des premières femmes transgenres à acquérir une notoriété en France.
Plus tard, elle ouvre une galerie à Cannes pour exposer ses œuvres picturales. Elle est inhumée à Eze (Alpes-Maritimes).
Michel-Marie Poulain peint principalement des scènes de la vie quotidienne, telles que des salles de bal, et des paysages urbains parisiens. Son style artistique, caractérisé par des figures cloisonnées et des couleurs vives, évoque parfois celui de Bernard Buffet (1928-1999).
A côté de la peinture sur toile, Michel-Marie Poulain a également pratiqué l’art du vitrail et de la fresque murale, notamment pour des églises :
Vitraux de l’abbaye de La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes).
Décoration de la chapelle des Pénitents blancs (1953), Eze (Alpes-Maritimes).
Restauration de la chapelle Saint-Sébastien, Sainte-Agnès (Alpes-Maritimes).
Collections privées
L’architecte luxembourgeois Paul Retter, mécène de Michel-Marie Poulain, possédait de nombreux tableaux qui, après la mort du collectionneur, ont été vendus aux enchères. La plupart d’entre eux, comme celui de Bettembourg et de La Procession dansante d’Echternach, sont restés en mains luxembourgeoises.
Albert Sarraut (1872-1962), homme d’Etat français.
Charles Trenet (1913-2001), auteur-compositeur-interprète français, qui disait retrouver dans les toiles de Michel-Marie Poulain « un reflet de sa propre loufoquerie poétique ».
Collections publiques
Cagnes-sur-Mer, musée (huile sur toile).
Eze, Société muséale Albert-Figuiera (Portrait de Clorine Cottier-Abeille, dessin).
Paris, Centre national des arts plastiques (Cnap) (Le bridge (v. 1945), huile sur toile ; Cathédrale de Strasbourg (v. 1946), huile sur isorel ; Femme au châle (1953), huile sur isorel).
Toulon, musée (huile sur toile).
Expositions personnelles
Paris, Galerie Clausen, juillet 1938.
Paris, Galerie Paul Blauseur, novembre 1946.
Paris, Galerie d’art du Faubourg, mars 1948.
Paris, Galerie Sélection, 1955.
Paris, Galerie Vendôme, 1957.
Paris, Galerie Marcel Bernheim, décembre 1963.
Expositions collectives (dès 1931)
Paris, Salon d’Hiver.
Paris, Salon d’Automne.
Paris, Salon des Indépendants.
Paris, Salon des Tuileries.
Paris, Galerie Heyrène, 1952 ; avec Philippe Marie Picard (1915-1997) et Gerard Sekoto (1913-1993).
Réception critique
« Ses marines sont de premier ordre, surtout celle de Quimper, dans des gris argentés où les mâts zèbrent le ciel parallèlement au clocher vif, lointain. Une coupe de fruits n’est pas moins solidement composée, avec le minimum de graphisme. Même lorsqu’elle s’essaye à l’art abstrait, Michel-Marie Poulain parvient à nous captiver. Tempérament rare fait à la fois de fougue et d’esprit de recherche des plus méritoires. » – Henri Héraut
« Un expressionniste montmartrois dont la plus grande originalité consista longtemps à travestir sa personnalité sous des vêtements féminins. » – Gérald Schurr
« Il traite avec virtuosité les sujets les plus divers, et notamment des vues du vieux Montmartre. » – Bénézit
« Le scandale qui entoure toujours la liberté ne doit pas rejaillir sur son œuvre. Poulain n’est pas une figure amusante de la faune parisienne qui brosse aussi des toiles, c’est avant tout un artiste, mieux : un ouvrier robuste et consciencieux devant les lois de son art. » – Jean Anouilh
« Ses French cancan au Moulin Rouge et La cavalière du Moulin Rouge portent les stigmates de son travail dans lequel elle sacrifie délibérément le détail, laissant à une seule courbe, bien expressive, à des couleurs plus ou moins vives, à des tâches d’ombre disposées ad hoc, le soin de souligner une attitude ou d’éclairer un caractère. Cocardières que des deux toiles ? Elles jonglent en effet avec trois couleurs : le blanc des froufrous des danseuses, le bleu de leurs chapeaux et le rouge du fond pour le premier tableau, et encore le blanc du cheval, le bleu de la robe de l’amazone et le rouge de la livrée du palefrenier pour l’autre. Un hommage au Moulin Rouge, que la peintre aimait particulièrement et qui, pour elle, symbolisait la France. La France entière. » – Francesco Rapazzini
Bibliographie
Fréjaville, Gustave, Michel-Marie Poulain, Paris, Editions de la Galerie Clausen, 1938.
Imbourg, Pierre, Michel-Marie Poulain, Paris, Editions de la Galerie Paul Blauseur, 1946.
Anouilh, Jean, Imbourg, Pierre, & Warnod, André (préf. de Mourre, Michel), Michel-Marie Poulain, Presses de Braun et Cie, 1953.
Marais, Claude, J’ai choisi mon sexe. Confidences du peintre Michel-Marie Poulain, Monaco, Les éditions de Fontvieille, 1954.
Héraut, Henri, « Les expositions : Michel-Marie Poulain », in Journal de l’amateur d’art, No 202, 25 décembre 1957, p. 13.
« Le Peintre », in Guide du collectionneur, No 274, décembre 1963.
Pieral, Vu d’en bas, collection Vécu, Robert Laffont, 1976, p. 239.
Schurr, Gérald, Le Guidargus de la peinture, Les Editions de l’Amateur, 1993, p. 824.
Roussard, André, Dictionnaire des Peintres à Montmartre, Editions André Roussard, 1999.
Bénézit, Emmanuel, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Editions Gründ, 1999, t. 11, p. 184.
Cottier, Xavier, « Michel-Marie Poulain, l’artiste d’un temps qui n’est plus », Société muséale Albert Figuiera, 14 septembre 2008.
Foerster, Maxime (préf. de Caillavet, Henri), Elle ou lui ? Une histoire des transsexuels en France, L’attrape-corps / La Musardine, 2012.
Rapazzini, Francesco, Indomptables, A l’avant-garde du XXe siècle, Editions Edite, 2013.
Rapazzini, Francesco, Le Moulin Rouge en folies. Quand le cabaret le plus célèbre du monde inspire les artistes, Le Cherche Midi, 2016.
Over the rainbow, Paris, Centre Pompidou, 2023.
Notices www.wikipedia.org :https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Marie_Poulain ; https://en.wikipedia.org/wiki/Michel-Marie_Poulain ; https://de.wikipedia.org/wiki/Michel-Marie_Poulain
Divers tableaux de l’artiste, http://www.roussard.com/artistes/nouveaux/poulain.html
Photographies sur l’artiste, www.gettyimages, https://www.gettyimages.fr/photos/michel-marie-poulain?sort=mostpopular&mediatype=photography&phrase=michel%20marie%20poulain
Page www.facebook.com, https://www.facebook.com/mmpoulain/?locale=fr_FR