Le visage rectangulaire aux plans lisses, présente ainsi un caractère affirmé marqué par de grands yeux en amande aux paupières épaisses et au point lacrymal sculpté. Son nez puissant et droit, de même que sa bouche aux lèvres charnues sensuelles font écho au type féminin viril de Michel-Ange (1475-1564) dont semble s'inspirer ici notre artiste.
La chevelure de notre sujet se répartit élégamment de part et d’autre de son visage, en d'épaisses mèches ondulées qui se perdent dans sa nuque. Structurée par une raie soigneusement dessinée, cette coiffure sophistiquée est rehaussée par un fin ruban noué dans la nuque de la jeune femme.
La physionomie de ce visage et sa coiffure apprêtée inscrivent cette sculpture dans le sillage des créations florentines de la Haute Renaissance réalisées par Vincenzo Danti (1530-1576), Giambologna (1529-1608) ou encore Bartolomeo Ammannati (1511-1592), tous promoteurs d'une traduction élégante du maniérisme dans ses formes. C'est à un artiste actif dans l'entourage de ce dernier que nous proposons d'attribuer notre œuvre. [...]
Notre sculpture fait échos aux caractéristiques essentielles des œuvres d'Ammannati. En effet, si ses traits puissants trouvent autant d'équivalent dans l'art de Bartolomeo que dans celui de son contemporain Prospero Clemente (1516-1584) , la massivité de son visage aux mâchoires carrées en revanche fait plus singulièrement écho à celle de sa Junon réalisée entre 1556 et 1561 pour la fontaine de la Grande Salle du Palais Pitti . Les mèches ondées et gonflées de sa chevelure évoquent là aussi tout particulièrement celles mises en œuvre par le maître sur les sculptures de la fontaine aujourd'hui conservée au Bargello de Florence.