(Angers 1858 – Angers 1915)
Portrait de femme sous une treille et au panier de pêches
Pastel
H. 115 cm ; L. 75 cm
Signé en bas à droite et daté 1890
Peintre angevin, Louis Adolphe Tessier se format aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme. Son parcours reste par la suite assez nébuleux mais semble centré sur la ville d’Angers où il vit. Récompensé au Salon des Artistes Français dès 1886 par une mention honorable, , il obtient d’autres salutations artistiques jusqu’à devenir sociétaire au début du siècle.
Il réalise des portraits, de nombreuses scènes de genre aux couleurs acidulées et chargées de vie.
Ce formidable pastel représente-t-il une proche du peintre ? Son épouse ? Aucune indication ne nous permet d’avancer une identification, mais sa qualité, sa lumière et sa très inhabituelle composition en font plus une scène qu’un portrait. Tout en verticalité, cette feuille de plus d’un mètre de haut est composée en triangle descendant du chignon à l’entablement de pierre, dans lequel s’insère ce rouge éclatant du chemisier. Située sous une treille dont le raisin est arrivé à maturité, cette jeune femme regardant les spectateur vient de détacher un grain de la grappe, et s’apprête à le porter à la bouche. Ce geste accompagné des pêches doit-il être regardé comme une invitation ? Si l’on s’en rapporte au langage des fruits que l’on utilisait dans les natures mortes du XVIIe siècle, l’interprétation est la bonne. Si ce n’est pas le cas, le peintre a simplement composé son œuvre en donnant du mouvement par l’action de son modèle.
Encadrée par des feuillages, la jeune femme à la taille corsetée d’une ceinture brune sourit très légèrement au spectateur. Dans son chignon est disposée une fleur blanche ressemblant à une anémone, dont deux autres sont insérées dans son chemisier. Le petit panier d’osier tressé disposé au premier plan arbore ses pêches mures.
Sans aucun doute, l’amateur est invité à entrer dans le tableau, ou tout du moins à installer une discussion tout en restant de son côté du muret.