73 x 45 cm
Inscription en bas à gauche : ‘A D. Veréchia étude pour le « Mardochée » Paul Leroy’
Paul Alexandre Alfred Leroy passe une partie de son enfance à Odessa et entre à l’École des Beaux-Arts de la ville en 1873. À 17 ans et de retour en France, il est admis aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Alexandre Cabanel. Récompensé au Salon en 1882 et 1884, il obtient une bourse de voyage qui lui permet de partir découvrir l’Egypte, l’Algérie, la Turquie… Alors qu’il nourrissait déjà un intérêt pour l’Orient, ces voyages lui permettent de remplir ses carnets de croquis et d’enrichir sa collection de faïences et vêtements orientaux.
Avec le baron Arthur Chassériau, Etienne Dinet et une dizaine d’autres peintres, il est membre fondateur de la Société des peintres orientalistes français en 1893. Il dessine l’emblème de la société et participe fidèlement aux expositions jusqu’en 1933.
Tous ces objets et souvenirs accumulés en voyage, il les retranscrit dans des scènes de genre – comme la Tisseuse de Bisvira (1889) du Musée d’Orsay – ou des scènes religieuses – tel le Jésus chez Marthe et Marie (1882) des Beaux-Arts de Rouen.
L’œuvre que nous présentons est une étude pour Haman et Mardochée, toile monumentale pour laquelle Leroy reçoit le Prix du Salon en 1884, aujourd’hui conservée au musée d’art occidental et oriental d’Odessa. La scène est tirée du livre d’Esther, dans la bible.
Mardochée fait parti de la quatrième génération des judéens exilés du royaume de Juda et vit en Perse avec sa nièce Esther qu’il élève comme sa propre fille. La jeune femme, entrée au harem, devient l’épouse du roi Assuérus. Mais Mardochée est en conflit avec le ministre du roi, Haman. Ce dernier ne supporte pas l’attitude de Mardochée, seul personnage de la cour à refuser de se prosterner devant lui, le judaïsme interdisant cette pratique. C’est cette scène du dédain de Mardochée que choisit de représenter Paul Leroy. Outré, Haman fait publier un décret prévoyant l’extermination de tous les Juifs de Perse. Mardochée et sa nièce parviennent à influencer le roi et déjouer ses plans. Ce jour où Haman est pendu et où le sort se retourne en faveur du peuple juif est encore célébré le jour de la fête de Pourim.