Il suit les cours de l'école des beaux-arts d'Avignon dès 1871.
Ayant obtenu une bourse, il se rend à Paris pour être admis à l'École des beaux-arts. Il effectue son service militaire à Béziers où il rencontre un riche négociant, Joseph Vallarino, qui sera son mécène.
Négociant en vins de Béziers.
Il l’introduit auprès de notables de Perpignan, Castres,
Pézenas et Béziers, qui vont former une clientèle fidèle.
Parmi elle, deux amateurs de ses œuvres :
le sénateur des Pyrénées Orientales, Jules Pams
et le manufacturier Justin Bardou, qui fabrique les papiers à cigarettes Job.
La presse locale soutient le sculpteur-soldat ainsi que la municipalité́.
Bastet leur témoigne de sa reconnaissance par des œuvres,
telles que le bas-relief du “Premier péché́”,
ou la scène de genre du “Soldat blessé”, qu’il offre à ceux qui le soutiennent.
Il lègue à cette ville cultivée, le joli buste en terre cuite de “Enfant endormi”,
médaillé d’or à l’exposition des Beaux-Arts de Marseille en 1879.
Victorien est un artiste discret, introverti,
qui préfère la solitude de son atelier et de ses lectures aux mondanités. Il refuse les visites des journalistes, car il redoute d’être incompris.
Depuis l’envoi d’une sculpture nommée “Narcisse”, en 1879, qu’il a présenté́ durant son service, il a, chaque année, proposé ses plus belles oeuvres au Salon des Artistes Français
. En 1886, il y remporte une médaille de deuxième classe, l’incontournable lieu de promotion des sculpteurs et prend le titre de maître. Avec “Abandonnée” qui l’intronise cette année-là̀ et le classe hors concours.
Il devient membre du jury, aux côtés des plus grands noms de la sculpture : Rodin, Carpaux, Dalou.
En 1901, il est nommé́ membre perpétuel de la Société́ des Artistes Français, la Mairie de Paris lui commande deux oeuvres en marbre : “Eve” et “Manon”. En 1903, c’est l’État qui lui commande trois bustes de personnalités, celles de Pierre Parocel, de Michel de Bourges et de Georges-Louis Duvernoy.
Victorien a 47 ans, il a contracté une bronchite, qui se conjugue à un surmenage chronique.
Son organisme affaibli et sa grande maigreur le rendent vulnérable.
Il est atteint d’hémiplégie en 1902, à la suite d’une congestion cérébrale.
Il décède le 5 mars 1905, à l’Age de 52 ans.
Jules Belleudy, écrivain, journaliste et préfet, a écrit :
“Si ses membres étaient paralysés, son cerveau était demeuré intact
et il a pu voir des hommes qui ont la réputation, dans le monde, d'être des Mécènes, venir marchander des œuvres et profiter de son agonie pour les emporter à vil prix.
Il a été la proie des Thénardier de l'art.
Une rue de Bollène porte son nom et cette ville lui a fait élever un monument commémoratif.”
Signer Bastet 1892