Nature morte au vase et aux fruits, 1952
Dessin à l’encre de chine sur papier, 30,5 x 48,5 cm. Signé, daté (1952) et dédicacé (« Pour Grenier… ») sous la composition.
Provenance : collection Jean Grenier
Exposition : Jean Grenier, Regard sur la peinture 1944 – 1971, Musée des Jacobins, Morlaix, du 6 juillet au 15 octobre 1990.
Bibliographie : Jean Grenier « Regard sur la peinture 1944 – 1971 », éditeur Musée des Jacobins, 1990
Jean Grenier est formé à l’esthétisme depuis son adolescence, s’imprégnant de la lumière des bords de la Méditerranée. A l’âge adulte, nombre de ses amis sont artistes eux-mêmes, parmi eux Max Jacob, Dubuffet et Jacques Busse. Mais c’est surtout sa longue collaboration et son amitié avec Jean Paulhan qui développe son intérêt pour l’esthétique. Cette collaboration l’amène naturellement à la critique. En septembre 1944, son ancien élève Albert Camus lui demande de prendre la rubrique artistique du journal Combat. Jean Grenier s’y investit pleinement, de ses rencontres naissent des amitiés avec de nombreux peintres dont Debré, Estève, Soulages, Alechinsky, Atlan, ou encore Messsagier. Il est nommé par la suite professeur à l’université Farouk 1er à Alexandrie de 1945 à 1950. En 1955, il écrit des articles pour l’Oeil, collabore également pour L’Express, La Nef, Preuves, la N.R.F, XXe Siècle, Derrière le Miroir et La Galerie des arts. En 1962, Jean Grenier est nommé à la chaire d’Esthétique et de Science de l’art à la Sorbonne. De 1959 à 1961, il est en charge de la rubrique l’Heure de Culture française à la RTF. C’est donc sur une période qui s’étend sur plus de trente années (1937-1971) que Jean Grenier interroge le monde artistique. Pour ses rubriques, il part de l’homme dans son milieu de vie ou de travail. Et avant l’homme sa demeure, l’atelier où il travaille : Picasso à l’hôtel des Grands Augustins à la Libération de Paris, Braque dans sa maison près du Parc Montsouris, l’atelier « grand et clair, très éclairé, car il donne au midi », précise-t-il. Encore Braque dans un second portrait : « (…) Le voici qui entre : il est grand, robuste, les épaules carrées, plein d’une force tranquille ; d’une voix grave il s’exprime en sentences longuement méditées, et ses yeux bleus suivent dans l’espace la portée de ses paroles. », plus loin : « (…) il est resté fidèle à son pays natal. Tout Braque est là-dedans, dans cette fidélité, cette constance. ». Cette contextualisation est l’ébauche préalable indispensable pour aborder l’œuvre disait-il. (Sources : Patrick Corneau, 1er février 2004)