Nu féminin, circa 1940
Mine de plomb sur papier
Signé à gauche
25 x 38 cm
cadre : 40 x 50 cm
Artiste peintre autodidacte né à Lyon en 1911, Jean Martin développe une peinture de la réalité s’inscrivant en marge des débats autour de la querelle du réalisme. Il expose pour la première fois au Salon d’Automne en 1933, au Salon du Sud-Est (Lyon) l’année suivante ainsi qu’au Salon des Indépendants dès 1935.
Le style pictural de Jean Martin est marqué par l’ascendance des maîtres allemands du XVIe siècle dans le sillage de Matthias Grünewald, Lucas Cranach ou encore Albrecht Dürer dont il observe longuement le travail grâce aux reproductions d'œuvres qu’il conserve religieusement. Il est par ailleurs fortement influencé par l’expressionnisme flamand contemporain. L’École de Laethem-Saint-Martin, découverte en 1927 à l’occasion de l’exposition L’Art belge organisée au Musée des beaux-arts de Grenoble, produit chez l’artiste un véritable choc visuel et imprègne particulièrement sa peinture des années 1930.
Dès 1933, Jean Martin se lie d’amitié avec le galeriste Marcel Michaud qui lui sera d’un grand soutien. Les deux hommes partagent l’ambition d’un art social nourri des conquêtes du Front populaire. L’année suivante, sa rencontre avec Henri Héraut, critique d’art et fondateur du groupe Forces Nouvelles, se révèle également déterminante. En 1938, Jean Martin expose à la galerie Billiet-Vorms à Paris à l’occasion de l‘ultime manifestation dudit groupe aux côtés de Georges Rohner, Jean Lasne, Henri Jannot ou encore Robert Humblot. Il y présente son chef-d’œuvre, Les Aveugles (1937)(ill.1), aujourd’hui conservé au musée des beaux-arts de Lyon. Ces artistes désapprouvent notamment la déformation systématique de la nature.
En 1940, l’intérêt que l’artiste porte au livre et au monde de l’édition l’amène à collaborer avec Marc Barbezat à la création de la revue d’avant-garde L’Arbalète dont il imagine la première couverture. Après-guerre, Jean Martin quitte Lyon pour Paris où il contribue au renouveau des arts de la scène. Il côtoie ainsi des figures majeures du théâtre français pour lesquelles il crée de nombreux décors et costumes de théâtre et ce parfois en collaboration avec Jean Bertholle, Christian Bérard ou encore Pablo Picasso. Au début des années 1950, il fonde la galerie Art et tradition chrétienne prenant une part active au renouveau de l’art sacré.
Le trait aigu, ciselant, marquant le contour du modèle n’est pas sans évoquer l'œuvre graphique de Georges Rohner et ses nus aux cadrages audacieux (ill.2).