D’un bouquet de fleur tenu par une main surgit la tête d’un bébé, à l’ovale allongé.
Son front, haut et étroit, est couronné de boucles.
Il tend vers nos yeux éblouis ses joues boursouflées entre lesquelles se retire un petit menton fuyant, son petit nez retroussé et aplati, ses yeux grands ouverts aux pupilles creusées, sa bouche charnue, à la lèvre supérieure avancée.
La chevelure se compose d’une série de vagues ressortant en relief, subdivisées par des incisions, qui forment des boucles sur le sommet de la tête, sur la gauche et sur la droite.
Le cou trapu, presque inexistant, cerné d’un pli, est entouré d’une importante couronne de fleurs et de feuilles.
Comme il a été désigné maintes fois, ce buste représenterait, avec la plus grande probabilité, Annius Verus.
Le consul de ces années 162-163 après J-C, lors de la naissance d’Annius Verus, était Marc Aurèle lui-même, consul pour la troisième fois, Lucius Verus l’étant pour la deuxième fois.
Marc Aurèle présente son dernier nouveau-né, lui prêtant le diminutif intime de Verinus, d’un enfant qui rayonnait le bonheur et « probat tempora ».
La conception de l’ensemble et surtout la transposition de la nature rieuse et de l’être profond de l’enfant, rendu présent en son volume de chair douce, molle et chatoyante, révèle l’œuvre d’un maître.
Il a su faire transparaître dans ce petit enfant une atmosphère de bonheur familial, trahissant la tendresse dont il était entouré.Plusieurs répliques et variantes sont connues du buste d'ANNIUS VERUS, une au Louvre provenant du trésor de Saint-Denis (Saint-Denis, p. 292, no 65) ; une au musée de l’Ermitage (Neverov, Antique Cameos, no 103), et une à Dumbarton Oaks (Richter, Catalogue of Greek and Roman Antiquities in the Dumbarton Oaks Collection, 1956, p. 14, no 10, pl. 5 A-B ; id., Handbook of the Byzantine collection, Washington, 1967).
Hauteur 8 centimètres, largeur 4 centimètres